Plus de 30 personnes ont été tuées mercredi à Sanaa dans une série d'attentats revendiqués par le groupe djihadiste État islamique (EI) contre des mosquées chiites et la maison d'un responsable de la rébellion qui contrôle la capitale du Yémen.

Selon des témoins et des sources de sécurité, cinq attentats qui ont fait aussi des dizaines de blessés ont été perpétrés simultanément à Sanaa, à la veille du premier jour du ramadan, le mois de jeûne sacré des musulmans.Deux voitures piégées ont visé des mosquées et une troisième la maison du chef du bureau politique de la rébellion chiite Houthie, Saleh al-Sammad. Deux autres engins ont explosé devant deux autres mosquées à l'heure de la prière du soir, ont-ils ajouté.

Dans un communiqué mis en ligne sur les sites djihadistes, l'EI a affirmé avoir mené quatre attentats à la voiture piégée, deux contre des mosquées, un contre le siège du bureau politique des rebelles Houthis et un quatrième contre la maison d'un chef rebelle.

Selon des sources médicales, «31 personnes ont été tuées et des dizaines blessées dans les attentats».

Les mosquées touchées mercredi sont celles d'Al-Hachouch, d'Al-Kibissi, d'Al-Tayssir et d'Al-Qouba al-Khadra, ont précisé les témoins et les sources de sécurité.

Les bombes ont été placées à l'entrée des mosquées et ont explosé au moment où les fidèles entraient pour la prière, ont ajouté des témoins.

La mosquée Al-Hachouch avait déjà été la cible d'un attentat suicide revendiqué en mars par l'EI, un groupe ultraradical sunnite présent dans plusieurs pays arabes, surtout en Irak et en Syrie. Cet attentat suicide avec deux autres attaques contre des mosquées avaient alors fait 142 morts, l'un des bilans les plus lourds dans le pays.

Après ces attaques, les premières revendiquées par l'EI au Yémen, le groupe djihadiste avait menacé les rebelles Houthis d'autres attentats.

Les nouvelles attaques interviennent aussi alors que des pourparlers indirects sont en cours à Genève entre rebelles, qui se sont emparés de Sanaa en janvier 2014, et le gouvernement yéménite exilé en Arabie saoudite.

Les combats au Yémen, où une coalition arabe menée par l'Arabie saoudite frappe depuis le 26 mars les positions rebelles, ont fait depuis fin mars plus de 2.600 morts selon l'ONU.

Les raids aériens n'ont pas pu enrayer la progression des rebelles qui, outre Sanaa, contrôlent une grande partie d'Aden, deuxième ville du pays, et de larges portions d'autres provinces.

La situation humanitaire est, elle, catastrophique dans ce pays pauvre de la péninsule arabique.

Les attentats de mercredi surviennent en outre au lendemain de l'annonce de la mort du chef d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), Nasser al-Wahishi, tué la semaine dernière dans une attaque de drone américain au Yémen.

Aqpa, un groupe extrémiste sunnite bien implanté au Yémen, est viscéralement opposé aux chiites qu'il considère comme des «hérétiques» et affirme être le fer de lance du combat contre l'expansion des rebelles Houthis.