Les avions de la coalition conduite par l'Arabie saoudite ont mené samedi de nouvelles frappes sur les positions des rebelles chiites Houthis au Yémen, 48 heures avant des pourparlers de paix à Genève, ont indiqué des témoins.

Les raids visaient des positions rebelles dans les provinces de Dhamar (centre) et Saada (nord), ainsi que des bases de la défense aérienne fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh qui soutient la rébellion, selon ces témoins.

Dans la nuit de vendredi à samedi, une intense vague de frappes aériennes a visé des dépôts d'armes autour de la capitale et les maisons de proches de M. Saleh, dont celle de son frère, au sud de Sanaa, de même source.

Ryad a pris la tête d'une coalition qui mène depuis le 26 mars une campagne aérienne contre les rebelles yéménites, dont la progression a poussé le président, Abd Rabbo Mansour Hadi, à l'exil en Arabie saoudite.

Partis de Saada, leur fief dans le nord du Yémen, les Houthis ont pris le contrôle de la capitale en septembre 2014, puis de vastes régions du nord, de l'ouest et du centre.

Samedi, des affrontements ont par ailleurs eu lieu dans la ville portuaire d'Aden (sud), ainsi qu'à Dhaleh, non loin, et dans les provinces de Chabwa et Abyane, où des combattants sudistes alliés aux pro-Hadi luttent contre l'avancée des rebelles.

Ces développements interviennent peu avant le début de pourparlers de paix à Genève. Initialement prévus dimanche, ils ont été repoussés à lundi en raison de l'arrivée tardive d'une délégation, ont annoncé vendredi les Nations unies.

Le gouvernement en exil a fait savoir que sa délégation était partie samedi pour la Suisse.

Mais les représentants des Houthis et du parti du Congrès populaire général (CPG) de l'ex-président Saleh ont refusé d'embarquer à bord d'un avion de l'ONU qui devait partir de Sanaa pour Genève, car il devait faire un arrêt à Jizane, en Arabie saoudite, a expliqué à l'AFP un responsable Houthi. Les délégations ont demandé à ne pas se rendre dans le royaume saoudien, a dit ce responsable.

Pour la première fois depuis l'intervention saoudienne en mars, les belligérants au Yémen doivent se retrouver sous l'égide de l'ONU, pour tenter de sortir de l'impasse et créer les conditions d'une désescalade. Les discussions doivent durer deux ou trois jours.

Le conflit a fait 2584 morts et 11 065 blessés, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Plus d'un demi-million de personnes ont été en outre déplacées.