Le chef du mouvement chiite libanais Hezbollah, Hassan Nasrallah, a menacé vendredi, en cas de confrontation avec l'État hébreu, d'une riposte qui provoquerait des «millions» de déplacés israéliens.

«S'ils (les Israéliens) menacent de déplacer 1,5 million de Libanais, alors la résistance islamique au Liban (le Hezbollah, NDLR) menace aussi de déplacer des millions d'Israéliens», a dit le chef de la puissante formation chiite dans une déclaration télévisée.

«Nous n'avons pas peur de votre guerre ni de vos menaces», a dit Hassan Nasrallah, dont des membres de sa formation combattent en Syrie aux côtés de l'armée du régime de Bachar al-Assad.

«Si vous croyez que nous sommes occupés par le conflit en Syrie, et bien vous vous trompez, car cela ne change en rien dans l'équation avec l'ennemi», a-t-il ajouté.

Il répondait ainsi à un haut responsable du service des renseignements militaires israéliens qui a mis en garde le mois dernier contre la menace croissante, d'ici deux à trois ans, de conflits aux frontières d'Israël.

Selon ce responsable qui s'exprimait lors d'un breffage avec des journalistes étrangers, Israël «aura à» cibler des zones civiles au Liban en cas de conflit avec le Hezbollah étant donné la dispersion des sites d'armement de cette organisation.

«Tout village libanais est un bastion militaire. La prochaine fois que nous mènerons une guerre avec le Hezbollah, nous aurons à attaquer chacune de ces cibles et nous espérons que la population civile ne s'y trouvera pas», avait-il dit.

Selon le responsable israélien, le Hezbollah, avec lequel Israël a livré une guerre durant l'été 2006, détient plus de 100 000 roquettes, cachées dans des zones civiles de villages libanais, qui pourraient toucher le nord de l'État hébreu ainsi que des «centaines» d'autres roquettes capables d'atteindre tout le territoire israélien.