Les avocats de la veuve de Yasser Arafat ont déclaré mercredi qu'ils allaient demander des «investigations supplémentaires» après l'annonce par des juges français de la clôture de l'enquête sur la mort du chef historique des Palestiniens en 2004 en France.

«Nous n'approuvons pas cette décision (...) et nous demanderons bien évidemment des investigations supplémentaires», ont dit à l'AFP Francis Szpiner et Renaud Semerdjian, conseils de Souha Arafat.

«N'en déplaise aux juges et au procureur, personne n'est à ce jour en mesure de dire de quoi est mort Yasser Arafat et d'expliquer les circonstances de son décès. Ce seul élément justifie que l'enquête se poursuive», estiment Mes Szpiner et Semerdjian, qui ajoutent «s'étonner de cette célérité à vouloir clore à marche forcée un dossier d'une telle importance».

Mardi, le parquet de Nanterre, près de Paris, avait annoncé que les juges chargés du dossier Arafat, décédé dans un hôpital près de Paris, avaient «clôturé leur information» judiciaire et lui avait transmis leurs conclusions. Le parquet a désormais trois mois pour présenter ses réquisitions.

Trois juges de Nanterre avaient été chargés en 2012 d'une information judiciaire pour «assassinat» après une plainte de Souha Arafat, déposée à la suite de la découverte de polonium 210, substance radioactive hautement toxique, sur des effets personnels de son mari.

La tombe d'Arafat, en Cisjordanie occupée, avait été ouverte en novembre 2012 et une soixantaine d'échantillons prélevés sur sa dépouille et répartis pour analyse entre trois équipes d'experts suisses, français et russes.

Les experts mandatés par la justice française ont une nouvelle fois écarté en début d'année la thèse d'un empoisonnement.

En 2013 déjà, les équipes française et russe avaient exclu cette hypothèse. Pour les Français, la présence d'un gaz radioactif naturel, le radon, dans l'environnement extérieur expliquerait les fortes quantités de polonium enregistrées. Les experts suisses avaient, eux, jugé la thèse d'un empoisonnement «plus cohérente» avec leurs propres résultats.

Nombre de Palestiniens soupçonnent Israël, qui l'a toujours nié, d'avoir empoisonné Yasser Arafat avec des complicités dans son entourage. En novembre 2013, Shimon Peres, alors président israélien, avait affirmé qu'«il aurait été plus facile» de l'assassiner par balle.