Les rebelles au Yémen se sont emparés jeudi du palais présidentiel à Aden, dernier symbole de l'État, infligeant un revers à l'Arabie saoudite qui mène depuis huit jours une campagne aérienne contre ces miliciens soutenus par l'Iran.

En deux semaines, avec l'avancée des Houthis vers Aden (sud), les combats au Yémen ont fait 519 morts et près de 1700 blessés, a indiqué la responsable des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos, en se disant «extrêmement inquiète» pour la sécurité des civils.

Jeudi, «des dizaines de miliciens Houthis et leurs alliés, arrivés à bord de blindés et de transports de troupes, sont entrés dans le palais présidentiel Al-Maachiq» à Aden, deuxième ville du pays, a déclaré à l'AFP un haut gradé des services de sécurité, qui a été témoin de leur arrivée.

Ces miliciens ont rencontré une forte résistance des Comités populaires, force paramilitaire qui tentait en fin d'après-midi de les déloger de cet ensemble de bâtiments nichés au sommet d'une colline qui descend abruptement vers la mer et à laquelle on ne peut accéder que par une route tortueuse.

Les combats ont fait au moins 44 morts: 20 Houthis selon une source militaire, de même que 18 civils et six membres des Comités populaires, d'après une source médicale.

En début de soirée, un responsable du ministère de la Défense a confirmé la chute du palais, précisant qu'il était désormais contrôlé par «des forces spéciales de la Garde républicaine, fidèles à Ali Abdallah Saleh», l'ancien président qui a cédé le pouvoir en 2012 après un an de révolte populaire.

Ce développement significatif est intervenu au huitième jour de la campagne aérienne d'une coalition arabe dirigée par Ryad qui a juré de défaire les rebelles chiites Houthis qui contrôlent déjà la capitale Sanaa et plusieurs régions du Yémen.

Face à l'avancée des rebelles, le président Abd Rabbo Mansour Hadi a quitté Aden le 26 mars pour l'Arabie saoudite, le jour même où ce pays déclenchait ses raids.

À Ryad, le général Ahmed Assiri, porte-parole de la coalition, a déclaré jeudi soir à la presse que la situation dans cette ville était «stable». «Les milices Houthis ne contrôlent aucun bâtiment gouvernemental à Aden», a-t-il dit, sans cependant évoquer spécifiquement le palais présidentiel.

Dommages collatéraux

Le palais avait subi deux raids aériens en mars, attribués aux Houthis, alors que le président Hadi y résidait encore.

En dépit des affirmations de la coalition sur un strict blocus maritime, des militaires fidèles de M. Saleh et alliés aux Houthis, ont effectué un petit débarquement de renforts à Aden jeudi, a déclaré à l'AFP un conseiller saoudien qui a refusé d'être identifié.

Selon un diplomate occidental à Ryad, les rebelles «maintiennent la pression sur Aden, qui est le point faible dans la stratégie saoudienne», car les forces pro-Hadi sont selon lui désorganisées.

Avec cette opération de la coalition, l'Arabie saoudite sunnite a dit vouloir stopper «l'influence» de l'Iran chiite auquel sont liés les Houthis.

Un haut responsable militaire américain a indiqué jeudi, sous couvert de l'anonymat, que les États-Unis sont prêts à ravitailler en vol les avions de la coalition, mais qu'ils ne fournissent pas d'informations permettant de cibler les raids.

En dépit de nombreuses frappes qui ont permis de dégrader ou de détruire une partie des installations de ses ennemis, la coalition commence à faire face à des critiques en raison des nombreux morts et blessés civils provoqués par les raids.

Al-Qaïda libère des détenus

«Ceux qui sont engagés dans des combats doivent s'assurer que les hôpitaux, les écoles, les camps de réfugiés et de personnes déplacées (...) ne soient pas ciblés ou utilisés pour des motifs militaires», a réclamé Mme Amos.

À l'instar d'agences de l'ONU et de nombreuses ONG, Action contre la faim a jugé de son côté nécessaire une assistance humanitaire «massive».

Autre signe des difficultés de la coalition, l'Arabie saoudite a annoncé jeudi qu'un garde-frontière avait été tué et au moins cinq blessés par des «tirs nourris depuis une zone montagneuse à l'intérieur» du Yémen.

Profitant du chaos dans l'ensemble du pays, le réseau Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) a lancé jeudi un assaut contre la prison centrale de Moukalla, dans la province de Hadramout, voisine d'Aden, et libéré plus de 300 détenus, dont un de ses chefs Khaled Batarfi, selon une source de sécurité.

Les djihadistes ont attaqué également plusieurs bâtiments publics à Moukalla et des affrontements ont éclaté sur le port, autour d'un palais présidentiel, de la Banque centrale et des locaux des services de renseignement, défendus par des gardes armés, ont indiqué des sources sécuritaires.

Dommages collatéraux

«Vingt (rebelles) Houthis ont été tués dans les combats», a indiqué à l'AFP une source militaire, alors qu'une source médicale a fait état de «la mort de 18 civils et de 6 membres des comités populaires».

Le palais avait subi deux raids aériens en mars, attribués aux Houthis, alors que le président Hadi y résidait encore. Il s'est finalement réfugié le 26 mars en Arabie saoudite, le jour même où celle-ci déclenchait ses raids sur le Yémen.

En dépit des affirmations de la coalition sur un strict blocus maritime, des militaires fidèles d'Ali Abdallah Saleh et alliés aux Houthis, ont apparemment effectué un petit débarquement de renforts à Aden jeudi.

«Je peux vous confirmer (que les éléments qui ont débarqué à Aden) ne sont pas des forces spéciales saoudiennes», a déclaré à l'AFP un conseiller saoudien qui a refusé d'être identifié.

Il s'agit de «forces spéciales yéménites loyales» à l'ex-président Saleh, a-t-il assuré, ajoutant qu'elles «sont arrivées à bord d'un petit bateau dans le quartier de Crater».

Selon un diplomate occidental à Ryad, les rebelles «maintiennent la pression sur Aden, qui est le point faible dans la stratégie saoudienne» car les forces pro-Hadi sont selon lui désorganisées.

Avec cette opération de la coalition, l'Arabie saoudite sunnite a dit vouloir stopper «l'influence» de l'Iran chiite auxquels sont liés les Houthis.

Cependant, en dépit de nombreuses frappes qui ont permis de dégrader ou de détruire une partie des installations de ses ennemis, la coalition commence à faire face à des critiques en raison des dommages collatéraux provoqués par les raids.

Al-Qaïda libère des détenus

Les morts et les blessés civils se comptent par centaines depuis le 26 mars. À l'instar d'agences de l'ONU et de nombreuses ONG, Action contre la faim a appelé la communauté internationale à «reconnaître la sévérité de la crise humanitaire», jugeant nécessaire une assistance «massive».

Signe également de difficultés de la coalition, l'Arabie saoudite a annoncé jeudi qu'un garde-frontière avait été tué et au moins cinq blessés par des «tirs nourris depuis une zone montagneuse à l'intérieur» du Yémen.

Profitant du chaos dans l'ensemble du Yémen, le réseau Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) a lancé jeudi avant l'aube un assaut contre la prison centrale de Moukalla, dans la province de Hadramout, voisine d'Aden, et libéré plus de 300 détenus, dont un de ses chefs Khaled Batarfi, selon une source de sécurité.

Les insurgés d'Al-Qaïda ont attaqué également plusieurs bâtiments publics à Moukalla et des affrontements ont éclaté sur le port, autour d'un palais présidentiel, de la Banque centrale et des locaux des services de renseignement, défendus par des gardes armés, ont indiqué des sources sécuritaires.

519 morts en deux semaines

Les combats au Yémen, où l'Arabie saoudite et ses alliés mènent une campagne de frappes aériennes depuis huit jours, ont fait 519 morts et près de 1700 blessés en deux semaines, a indiqué jeudi la responsable des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos.

Mme Amos s'est dite «extrêmement inquiète» pour la sécurité des civils piégés par les combats qui font rage.