Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a de nouveau assuré qu'il n'avait pas changé de position sur la création d'un État palestinien, jugeant toutefois que les conditions n'étaient pas encore réunies, dans une interview diffusée vendredi sur une radio américaine.

«Je ne veux pas d'un seul État. Et lorsque je parle de deux États, cela implique un État palestinien démilitarisé qui reconnaît l'État juif, et je m'y tiens. Je n'ai pas changé de position», a affirmé M. Nétanyahou à l'antenne de la radio publique NPR.

Or, au cours de la campagne pour les élections législatives, qu'il a remportées mardi, le premier ministre israélien avait pourtant dit qu'il s'opposerait à la création d'un État palestinien.

Mais dans l'interview accordée à NPR, comme il l'avait fait la veille sur les chaînes de télévision américaines, il a martelé que ses déclarations se rapportaient aux «circonstances actuelles» qui empêchent, selon lui, qu'un État palestinien voie le jour.

Et d'énumérer ces obstacles: «la décision des dirigeants de l'Autorité palestinienne de signer un pacte avec le Hamas l'an dernier (...) et, deuxièmement, les changements radicaux survenus ces dernières années dans la région qui ont vu l'avènement d'un islam militant dans les territoires qui sont abandonnés».

Et le premier ministre a dit ne pas voir dans les colonies installées en Cisjordanie occupée un obstacle majeur à la résolution du conflit, à l'inverse de l'allié américain d'Israël et des Palestiniens eux-mêmes.

«Je ne pense pas qu'elles (les colonies) fassent obstacle à un accord de paix. Je pense d'ailleurs que cela n'a jamais été le cas. Et si vous avez suivi les élections, vous avez vu que ce sujet a été à peine abordé par l'ensemble de la classe politique», a-t-il dit.

M. Nétanyahou avait semblé enterrer le processus de paix, au point mort depuis près d'un an, en excluant la création d'un État palestinien au dernier jour de la campagne électorale pour les législatives en Israël, ce qui semblait marquer un tournant.

Les pays occidentaux insistent eux sur une relance du processus de paix en vue d'un accord sur la base d'une solution à deux États.

«J'ai dit que les conditions devaient changer», s'est encore défendu le premier ministre dans l'interview à NPR. «Je ne veux pas d'une solution à un État, mais je ne veux pas non plus d'une solution à zéro État, une solution à aucun État dans laquelle l'existence d'Israël serait menacée».