Plusieurs milliers d'Israéliennes, juives et arabes, se sont rassemblées mercredi devant la Knesset (parlement) pour exiger que le gouvernement issu des élections du 17 mars se fixe comme priorité un accord de paix avec les Palestiniens.

Malgré la pluie intermittente, les membres du mouvement Women Wage Peace («Les femmes font la paix»), créé après la guerre de l'été à Gaza, se sont regroupées à quelques centaines de mètres du Parlement à Jérusalem, pour écouter des discours «alternatifs» à celui prononcé la veille par le premier ministre Benyamin Nétanyahou devant le Congrès américain sur l'Iran, a constaté une journaliste de l'AFP.

«Nous votons pour un accord de paix» et «Nous choisissons la vie», proclamaient des pancartes brandies par des manifestantes.

«À deux semaines des élections, nous n'avons encore entendu aucun discours sur la situation relative au conflit israélo-palestinien, aucun des candidats n'a donné de réponse claire sur le sujet», a lancé une des oratrices, Irit Keinan.

«Cela suffit, nous avons assez souffert des guerres. Il y a parmi nous des jeunes femmes, des mères, des grand-mères, des femmes qui élèvent des enfants qui seront la prochaine génération de soldats qui devront faire la guerre et nous disons: assez!», a-t-elle ajouté sous les applaudissements.

L'organisation, qui se veut indépendante des partis politiques compte 7000 adhérentes, juives et arabes, selon ses dirigeantes.

Parmi les manifestantes, venues des quatre coins d'Israël, se trouvaient une majorité de laïques, mais aussi des religieuses, la tête couverte d'un foulard, et quelques dizaines de femmes arabes israéliennes, dont certaines portaient des keffiehs.

Même si Women Wage Peace n'a donné aucune consigne de vote pour les prochaines élections, le gouvernement sortant de Benyamin Nétanyahou, qui brigue un quatrième mandat, est plus particulièrement visé.

«On nous parle tout le temps de l'Iran, on nous fait peur sans jamais nous donner de solution», s'insurge Hamutal Gouri, une mère de deux enfants, en faisant allusion aux mises en garde répétées de M. Nétanyahou contre le programme nucléaire iranien.

«Les femmes doivent faire entendre leurs voix. Pour elles, la sécurité comprend la sécurité économique, sociale, physique. Nous vivons dans une société militariste où la conscience du conflit est toujours présente, générant une agressivité qui s'infiltre dans toute la société», regrette-t-elle.

Lors de la guerre dans la bande de Gaza, plus de 2200 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils, ainsi que 73 Israéliens, en majorité des soldats.

La campagne pour les législatives a jusqu'ici été terne et sans débat de fond, notamment sur le conflit israélo-palestinien.