Un haut responsable de l'ONU a mis en garde jeudi contre un nouveau conflit dans la bande de Gaza, appelant les Israéliens à lever le blocus imposé à l'enclave et les Palestiniens à cesser les luttes intestines.

Ces déclarations interviennent alors que les Nations unies ont demandé 705 millions de dollars supplémentaires pour aider les Territoires palestiniens, et en priorité Gaza, dévastée par 50 jours de guerre avec Israël à l'été 2014.

«Aujourd'hui, les choses ne se passent pas bien, et nous sommes très inquiets de la perspective d'un nouveau conflit», a déclaré à l'AFP James Rawley, responsable des opérations humanitaires de l'ONU dans les Territoires palestiniens.

«Mais c'est évitable, si plusieurs efforts sont faits», a-t-il nuancé.

«Pour que Gaza soit remise sur pied, et même pour revenir là où nous en étions en juillet (avant le conflit, NDLR) il faut laisser entrer plus de matériel de construction. Il faut donc la levée du blocus» israélien imposé à Gaza, a ajouté M. Rawley.

«Parallèlement, nous devons être témoins de l'engagement des groupes activistes de Gaza à cesser de lancer des roquettes sur les civils en Israël, et de progrès dans la réconciliation palestinienne», a-t-il encore dit.

M. Rawley a appelé à une «trêve de reconstruction de 3 à 5 ans» pour permettre la réhabilitation de ce territoire instable, coincé entre Israël, l'Égypte et la Méditerranée.

Le responsable onusien s'exprimait à l'issue d'une conférence de presse à Ramallah, en Cisjordanie occupée.

La guerre de juillet-août, qui a fait quelque 2200 morts côté palestinien et 73 côté israélien, a laissé 100 000 Gazaouis sans abris. Les livraisons de matériel de construction, qui ont commencé doucement, se sont accélérées, a salué M. Rawley, avec une «bonne coopération» d'Israël, qui contrôle deux des trois points de passage de Gaza. Le troisième est contrôlé par l'Égypte.

Le responsable a aussi souligné l'importance de la mise en oeuvre de l'accord de réconciliation signé il y a plusieurs mois entre le mouvement islamiste Hamas et le Fatah du président Mahmoud Abbas.

Si un gouvernement d'union s'est mis en place, le Hamas rechigne toujours à céder les clefs du pouvoir à Gaza.

Présent à la conférence de presse, le vice-premier ministre Mohammad Moustapha a manifesté son désaccord, estimant que si la réconciliation était importante, il ne s'agissait pas de la principale urgence pour la stabilité à Gaza.

«Je pense que la réconciliation aidera, mais je ne pense pas que ce soit le problème aujourd'hui», a-t-il déclaré. Le «vrai test» sera d'assurer le financement de la reconstruction, et d'apporter plus de matériel de construction.