L'Iran est en train de mettre au point un système pour que tout utilisateur d'internet puisse être «identifié» lorsqu'il se connecte au réseau, a déclaré le ministre iranien des Télécommunications selon des propos rapportés samedi par l'agence Isna.

«À l'avenir, lorsque les personnes voudront utiliser l'internet, elles seront identifiées et nous connaîtrons l'identité de chaque internaute», a déclaré le ministre Mahmoud Vaezi, sans donner de précisions sur les moyens techniques qui seront utilisés.

Mi-novembre, M. Vaezi avait déjà annoncé le lancement prochain d'un système de contrôle d'internet permettant de filtrer certains contenus des réseaux sociaux et non plus de bloquer complètement des sites.

«La première phase du filtrage intelligent de l'internet sera prête d'ici un mois. La deuxième phase le sera d'ici trois mois, et la troisième phase d'ici six mois», avait alors déclaré M. Vaezi.

L'Iran travaille depuis près de deux ans à un accès sélectif et contrôlé des réseaux sociaux, plutôt qu'à un blocage total de sites dont le contenu déplaît aux autorités de la République islamique.

Les autorités bloquent régulièrement l'accès aux réseaux sociaux, en particulier Twitter et Facebook, depuis les grandes manifestations de juin 2009 qui contestaient la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad. Ces réseaux sociaux étaient massivement utilisés par les opposants pour mobiliser leurs partisans.

D'autres sites considérés comme non-islamiques ou préjudiciables pour le régime sont également bloqués.

Le président modéré Hassan Rohani, élu en juin 2013, prône un assouplissement de la censure sur internet, utilisé par plus de 30 millions d'Iraniens (sur 77 millions) qui sont nombreux à recourir à des logiciels de contournement de la censure (VPN).

En novembre, un comité chargé de surveiller le contenu d'internet avait donné au gouvernement deux mois pour contrôler le réseau de partage de photos Instagram, sous peine de le bloquer.

Et en septembre, la justice avait donné un mois au gouvernement pour interdire les réseaux de communication gratuits Viber, Tango et Whatsapp, après des messages jugés insultants envers des responsables de la République islamique. Ces réseaux sont toutefois toujours accessibles.

Une police de la «cybercriminalité», chargée de faire la chasse aux contenus illicites et aux blogues contestataires a également été créée et plusieurs animateurs de ces blogues ont été arrêtés.