Les actions militaires menées actuellement par les États-Unis en Irak ont de meilleures chances de réussir que lors de la guerre lancée en 2003, car les Américains jouent depuis le début un rôle de soutien aux forces locales, a estimé mercredi le général Martin Dempsey.

«Nous adoptons une approche différente» cette fois-ci, a expliqué le plus haut gradé de l'armée américaine, lors d'une conférence à Washington organisée par le site internet Defense One.

«Au lieu de se saisir (du pays), de le posséder et ensuite de progressivement y assurer une transition, nous disons (aux Irakiens) depuis le départ, écoutez, il s'agit de vous, cela doit être votre campagne», a-t-il ajouté.

Martin Dempsey a cité en exemple un épisode survenu lors de sa visite en Irak ce week-end. L'armée irakienne a demandé de l'aide aux États-Unis pour parachuter du matériel à 1300 soldats kurdes sur le Mont Sinjar dans le nord du pays. Mais le commandant américain à Bagdad a noté que les Irakiens disposaient d'un avion cargo C-130J ainsi que de pilotes entraînés capables de prendre en charge la mission.

«Ce que le commandant sur le terrain a dit, en clair, c'est: "Nous allons vous fournir de l'expertise sur ce que vous n'avez pas, mais vous avez tout ce dont vous avez besoin pour accomplir cette mission"», a-t-il poursuivi.

«Ainsi, la seule chose que nous avons fournie à ce moment-là a été de l'expertise pour monter le système d'extraction du parachute», a-t-il précisé, pointant la grande différence d'approche par rapport à l'invasion américaine de l'Irak en 2003 et à l'occupation du pays qui a suivi.

«Ils font ce qu'ils peuvent et nous comblons les lacunes tout en continuant à renforcer leurs capacités», a ajouté Martin Dempsey, qui dirigeait les soldats américains en Irak lors du précédent conflit.

Le président Barack Obama a autorisé au début du mois l'envoi de 1500 conseillers militaires américains supplémentaires en Irak pour entraîner et assister les forces irakiennes, y compris kurdes, dans la lutte contre l'organisation État islamique, en plus des frappes aériennes de la coalition internationale.

Selon le plus haut gradé américain, les forces irakiennes «se débrouillent beaucoup mieux» à présent face aux djihadistes du groupe État islamique. «Mais elles ont toujours de profondes faiblesses structurelles que nous, mais surtout elles, devons surmonter».

Avec l'aide de la coalition, «je pense qu'il va continuer à y avoir des progrès sur le terrain» dans les prochains mois.