Un puissant attentat suicide des talibans contre une société de sécurité dirigée par un ex-soldat britannique a tué deux gardes afghans mardi matin dans la capitale afghane, ont indiqué les autorités.

L'explosion, la dernière d'une longue série commise ces dernières semaines en Afghanistan, a eu lieu dans l'est de Kaboul vers 21h lundi et a secoué les fenêtres des habitations dans une grande partie de la ville.

Deux gardes afghans ont perdu la vie dans cet attentat, a indiqué le général Zahir Zahir, chef de la police de Kaboul, qui s'est rendu sur les lieux de l'attentat, ajoutant qu'un étranger avait également été un blessé.

«Après l'explosion, des assaillants ont tenté d'entrer dans la base, mais ont été tués par des gardes», a précisé à l'AFP le porte-parole adjoint du ministère de l'Intérieur, Najib Danish. Selon lui, les kamikazes ont conduit cet attentat à bord d'un véhicule chargé d'explosifs, un camion d'après la police.

Le premier vice-président afghan et ancien chef de guerre, Rashid Dostom, s'est lui aussi déplacé sur les lieux de l'explosion, affirmant que les autorités afghanes allaient «retrouver» les insurgés ayant orchestré cet attentat et «les traduire en justice».

«Ce n'est pas une guerre en face à face, c'est une guerre du renseignement. Cette guerre ne se déroule pas sur le champ de bataille, il n'y a même pas besoin d'aviation ou d'artillerie. C'est une guerre du renseignement», a-t-il martelé.

Les talibans ont revendiqué l'attentat via leur porte-parole, Zabiullah Mujahid, qui a affirmé sur son compte Twitter que l'attaque visait une base étrangère spécialisée dans le renseignement. Il a également soutenu que des combattants talibans étaient ensuite entrés dans la base.

Une porte-parole de la société Hart International, dont les locaux ont été visés dans cette attaque talibane, a confirmé la mort des deux gardes afghans. «Aucun étranger n'a été tué, et aucun d'entre eux n'a été sérieusement blessé», a-t-elle dit à l'AFP.

Hart, une société de sécurité dirigée par l'ancien soldat britannique Richard Westbury, est l'une des nombreuses sociétés privées à Kaboul fournissant notamment des services de protection aux employés des ambassades.

Cascade d'attentats

Les attentats suicide se sont multipliés ces dernières semaines à Kaboul, au moment où les combats entre talibans et forces de sécurité ont très nettement diminué à l'approche de l'hiver.

Mardi encore, un attentat à la bombe a fait une vingtaine de blessés, dont cinq grièvement, dans la province de Baghlan (nord) parmi les spectateurs d'une compétition de bouzkachi, un sport équestre traditionnel. L'explosif avait été attaché à une voiture de police, selon le porte-parole du gouverneur de la province Mahmood Haqmal.

Le dernier attentat marquant dans la capitale a visé dimanche une députée afghane, Shukria Barakzaï, figure de la lutte pour le droit des femmes en Afghanistan, également attaquée par un kamikaze en voiture.

L'élue, qui se trouvait à bord de sa voiture blindée, n'a été que très légèrement blessée dans l'attentat, qui a en revanche tué trois civils.

La semaine précédente, le chef de la police, le général Zahir Zahir, avait été visé par un attentat dans ses bureaux au coeur d'un des quartiers les plus sécurisés de la ville. Le général a échappé à la mort, mais l'un des membres de son équipe a été tué.

En 2015, les forces de sécurité afghanes devront faire face aux talibans sans les troupes de combats de l'OTAN. Seuls quelque 12 500 militaires étrangers resteront pour «Soutien résolu», une mission d'assistance et de formation.