Les frappes aériennes américaines sur le nord-ouest de la Syrie ont tué au moins sept civils, a déploré l'organisation Human Rights Watch (HRW) appelant à l'ouverture d'une enquête sur une éventuelle violation du droit de la guerre.

Alors que circulaient des informations sur des pertes civiles en raison des frappes de la coalition internationale menée par les États-Unis en Syrie contre les djihadistes de l'organisation État islamique (EIU), le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby, avait déclaré jeudi que l'armée américaine «n'avait pas d'informations crédibles des sources opérationnelles» sur des morts de civils.

Mais l'ONG de défense des droits de l'Homme basée à New York HRW a cité le témoignage de trois habitants du village syrien de Kafr Deryan, dans la province d'Idlib, via un lien Skype, selon lesquels au moins deux hommes, deux femmes et cinq enfants avaient été tués par des tirs de missiles tôt mardi.

HRW a toutefois ajouté, citant des «informations non confirmées» que les deux hommes auraient pu être des combattants du front Al-Nosra, émanation d'Al-Qaïda en Syrie. HRW a ajouté qu'elle ne pourrait pas vérifier ces informations.

Mais pour l'organisation, des images vidéo des frappes ont confirmé que des civils ont été tués par des missiles de croisière américains Tomahawk.

«Les États-Unis et leurs alliés en Syrie devraient prendre toutes les précautions possibles pour éviter de toucher des civils», a déclaré le vice-directeur de HRW pour le Moyen-Orient, Nadim Houry, dans un communiqué.

«Le gouvernement américain devrait enquêter sur de possibles frappes illégales qui auraient tué des civils, rendre publiques les conclusions et s'engager à prendre des mesures en cas de mauvaise conduite», ajoute-t-il.

«Les informations sur la mort d'au moins sept civils dans des frappes pour lesquelles il n'y avait peut-être pas d'objectif militaire légitime posent la question de savoir si les frappes étaient illégales et devraient être l'objet d'une enquête,» conclut HRW.