Le candidat Abdullah Abdullah a de nouveau revendiqué lundi la victoire à la présidentielle en Afghanistan, douchant les espoirs que l'audit des bulletins de vote en cours sous la supervision de l'ONU permettra de lever rapidement l'impasse dans le processus électoral.

«Nous n'acceptons pas une élection frauduleuse, et n'accepterons pas qu'un gouvernement frauduleux dirige le pays ne serait-ce qu'une seule journée», a déclaré M. Abdullah au cours d'une conférence de presse à Kaboul, en répétant que des fraudes massives l'avaient privé de la victoire au second tour du 5 juin dernier.

Près de trois mois après le second tour, M. Abdullah et son adversaire Ashraf Ghani, donné vainqueur par la commission électorale, continuent de revendiquer chacun la victoire.

Ce blocage empêche la désignation du successeur du président Hamid Karzaï, seul homme à avoir dirigé le pays depuis la chute des talibans en novembre 2001, un processus qui doit permettre au pays d'achever sa première transition démocratique.

Les nouvelles déclarations de M. Abdullah interviennent alors qu'un audit de l'ensemble des bulletins de vote du second tour supervisé par l'ONU doit permettre de départager les deux camps, qui ont par ailleurs discuté ces dernières semaines de la formation d'un gouvernement incluant des représentants du perdant.

Ashraf Ghani est arrivé largement en tête du deuxième tour avec un million de voix d'avance selon les résultats préliminaires. La commission électorale n'a pas dévoilé le nombre de bulletins de vote suspects à l'issue de cette phase de l'audit, mais a promis d'annoncer «le plus tôt possible» les résultats complets de la présidentielle.