Le premier ministre libanais a appelé ses concitoyens au calme lors d'un rare discours télévisé, dimanche soir, alors que la colère grondait après de la capture de soldats et de policiers par des extrémistes en Syrie.

L'appel de Tammam Salam survient après l'apparition de photos montrant que des militants de l'État islamique ont décapité un deuxième soldat libanais captif, samedi.

Des groupes extrémistes en Syrie, dont l'État islamique, détiennent une vingtaine de soldats et de policiers libanais. Ceux-ci ont été capturés après que des militants se furent brièvement emparés de la ville frontalière libanaise d'Arsal, en août, le plus important débordement de la guerre civile syrienne jusqu'à présent.

Les familles des captifs ont bloqué des autoroutes libanaises, brûlant des pneus et dépêchant des hommes armés dans les rues. D'autres se sont engagés à punir les réfugiés syriens au Liban.

La poursuite de la détention des hommes en Syrie a également alimenté les dissensions interconfessionnelles déjà très importantes entre les sunnites et les chiites au Liban. Les relations entre communautés se dégradent constamment, sapées par la guerre civile syrienne, les sunnites soutenant généralement les rebelles, alors que les chiites appuient plutôt le régime du président Bachar al-Assad.

La milice libanaise chiite Hezbollah combat activement du côté du gouvernement syrien, et certains sunnites blâment l'intervention du Hezbollah pour la capture des soldats. Certains chiites voient plutôt l'extrémisme sunnite comme le principal problème.