L'Arabie saoudite a arrêté 88 personnes soupçonnées d'être des extrémistes, dont plus de la moitié étaient des membres d'Al-Qaïda qui avaient été libérés de prison, a annoncé mardi le ministère de l'Intérieur.

Les arrestations entrent dans le cadre d'une opération de sécurité menée en application d'un récent décret royal sur la répression des membres et partisans des groupes qualifiés de «terroristes», indique le ministère dans un communiqué diffusé par l'agence officielle SPA.

La semaine dernière, le roi Abdallah avait prévenu les pays occidentaux qu'ils seraient la prochaine cible de la menace djihadiste, en l'absence d'une réaction «rapide».

Le ministère a indiqué mardi que les suspects, arrêtés ces derniers mois dans le royaume, étaient tous des Saoudiens, à l'exception de trois Yéménites et d'un autre homme dont l'identité demeure «inconnue».

Cinquante-neuf d'entre eux ont été «arrêtés par le passé pour leur lien avec le groupe déviant», le terme employé par les autorités pour qualifier Al-Qaïda.

Au prix d'une lutte implacable, l'Arabie saoudite avait pu porter des coups sévères au réseau extrémiste et des milliers de suspects avaient été arrêtés après une vague d'attentats qui a secoué le royaume entre 2003 et 2006.

Nombre d'entre eux avaient été relâchés après être passés par un programme de réhabilitation controversé qui avait pour ambition de les convaincre que leurs actions violaient les enseignements de l'islam.

Mais beaucoup sont malgré tout retournés à l'activisme.

Le ministère a indiqué que les dernières arrestations avaient permis de «mettre en échec des complots (...) dans et à l'extérieur» du pays.

Le ministère avait publié en mars une liste de «groupes terroristes», dont les Frères musulmans, le Front Al-Nosra, qui est la branche syrienne d'Al-Qaïda en Syrie, et l'État islamique, le groupe djihadiste qui s'est emparé de larges pans de territoire en Syrie et en Irak.

Le roi Abdallah a publié en mars un décret prévoyant jusqu'à 20 ans de prison pour participation à des combats à l'étranger et appartenance à des «groupes terroristes», alors que des centaines de jeunes Saoudiens sont partis se battre en Syrie aux côtés des djihadistes contre le régime de Bachar al-Assad.

Les tribunaux spécialisés dans les affaires de terrorisme ont commencé en 2011 à juger des dizaines de Saoudiens et d'étrangers accusés d'appartenance à Al-Qaïda ou impliqués dans la vague d'attentats dans le royaume entre 2003 et 2006.