Deux soldats libanais et deux civils ont été tués dans des attaques contre des postes de contrôle dans la région d'Aarsal, frontalière de la Syrie, a rapporté l'agence nationale d'information libanaise (ANI).

Une source de sécurité a confirmé à l'AFP qu'il y avait des «martyrs» et des blessés dans les rangs de l'armée, sans donner plus de détails, après des heurts entre militaires et hommes armés à la suite de l'arrestation d'un membre présumé du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda.

Selon une source de sécurité, des soldats ont été brièvement détenus par des hommes armés, qui les ont rapidement relâchés.

En outre, deux habitants d'Aarsal ont été tués alors qu'ils tentaient d'empêcher des hommes armés de s'en prendre à un poste de police.

Réagissant à la mort des deux soldats, l'armée libanaise a promis d'agir de façon «résolue et ferme» pour empêcher que le conflit en Syrie voisine déborde au Liban. «L'armée ne permettra à personne de transférer le conflit de la Syrie» vers le territoire libanais, selon le communiqué.

Le premier ministre Tammam Salam a condamné cette «attaque flagrante contre l'État libanais et les forces armées libanaises».

«Le gouvernement libanais gère ces évènements avec fermeté», a-t-il déclaré dans un communiqué diffusé par l'ANI, appelant «toutes les forces politiques à agir avec sagesse et responsabilité et à faire tous les efforts (possibles) pour protéger le Liban et l'éloigner des dangers qui l'entourent».

Les États-Unis ont fermement condamné ces attaques et appelé les différents acteurs au Liban à maintenir la neutralité du pays face aux conflits régionaux, selon un communiqué de la porte-parole du département d'État Jen Psaki.

Selon des médias locaux, les militaires se sont déployés en nombre dans la zone, après que plusieurs hommes armés ont entouré des postes de police à la suite de l'arrestation du jihadiste syrien.

Imad Ahmad Jomaa a été arrêté à midi à un poste de contrôle de l'armée dans cette localité frontalière libanaise majoritairement sunnite -- comme la rébellion syrienne -- et qui accueille des dizaines de milliers de réfugiés syriens.

Aarsal a déjà connu des périodes de fortes tensions avec les forces de sécurité libanaises. L'aviation du régime syrien y mène des raids contre les forces rebelles cachées dans cette région montagneuse.

La ville est voisine du Qalamoun syrien, où les rebelles ont essuyé plusieurs revers ces derniers mois face aux forces loyalistes appuyées par des combattants du Hezbollah chiite libanais.

Depuis des mois, des combats meurtriers opposent les jihadistes d'al-Nosra et ceux de l'État islamique (EI) dans le nord et l'est de la Syrie. Mais dans le Qalamoun, ils se battent ensemble pour tenter de préserver leurs positions et d'acheminer des renforts.

Dans cette région, au moins 50 jihadistes ont été tués depuis 24 heures dans des combats avec les troupes syriennes et le Hezbollah, a rapporté samedi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).