Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé à un cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le Hamas, à l'ouverture jeudi d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité.

«Il est plus urgent que jamais de tenter de trouver un terrain d'entente pour un retour au calme et à un accord de cessez-le-feu», a déclaré M. Ban en réitérant ses «appels aux deux camps à faire preuve du maximum de retenue».

«Il est clair que la communauté internationale doit intensifier ses efforts pour mettre fin immédiatement à cette escalade et parvenir à un cessez-le-feu durable», a-t-il affirmé.

Les civils à Gaza «sont pris entre l'attitude irresponsable du Hamas et la dure riposte d'Israël», a souligné M. Ban. «Israël a des préoccupations légitimes pour sa sécurité, mais je suis inquiet aussi de voir de nombreux Palestiniens périr ou être blessés à la suite des opérations israéliennes».

M. Ban a évoqué «le risque d'une guerre ouverte» et a estimé que seule la fin des tirs de roquettes du Hamas sur Israël pouvait prévenir une offensive terrestre de l'armée israélienne sur Gaza.

«Un accord de cessez-le-feu plus large devrait s'efforcer de traiter les causes sous-jacentes du conflit», a-t-il ajouté, citant la «précarité chronique de la situation humanitaire» à Gaza.

Il a aussi souligné que «seul un accord de paix (global au Proche-Orient) pourra apporter une sécurité durable aux Israéliens et aux Palestiniens».

Intervenant après M. Ban, le représentant palestinien à l'ONU Ryad Mansour a «appelé le Conseil à agir immédiatement pour protéger les vies des civils». «Le Conseil doit envoyer un message ferme à Israël l'enjoignant à mettre fin immédiatement à ses agressions contre le peuple palestinien et de respecter ses obligations au regard des lois internationales».

À ce propos, il a indiqué que le président palestinien Mahmoud Abbas avait demandé à la Suisse, dépositaire de la 4e Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre, de réunir les parties contractantes à cette convention de 1949 afin de leur demander de sanctionner Israël en tant que «puissance occupante» et donc responsable de la sécurité des civils.

Leur accession au rang d'État non membre à l'ONU a permis aux Palestiniens de signer plusieurs conventions internationales, dont les Conventions de Genève.

L'ambassadeur israélien Ron Prosor a ensuite pris la parole pour réaffirmer «qu'Israël prend des mesures importantes pour éviter de toucher des civils palestiniens innocents».

Il a affirmé que cinq roquettes s'étaient abattues sur Israël depuis le début de la réunion et a fait entendre aux ambassadeurs du Conseil la sirène d'alarme qui retentit à chaque alerte en Israël, enregistrée sur son téléphone portable. Les Israéliens «ont alors 15 secondes seulement pour se mettre à l'abri», a-t-il ajouté.

«Il est temps pour vous de reconnaître le Hamas pour ce qu'il est», c'est-à-dire une organisation terroriste, a-t-il encore déclaré. «La menace du terrorisme est une menace mondiale (...) aucune nation n'est à l'abri».

Appel de l'OCI à stopper «l'agression israélienne»

Les pays de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) ont appelé jeudi le Conseil de sécurité de l'ONU à «mettre fin à l'agression israélienne» dans la bande de Gaza, qui a tué plus de 80 Palestiniens.

Cet appel a été lancé au terme d'une réunion du Comité exécutif de l'OCI à Jeddah, en Arabie saoudite, alors que le Conseil de sécurité examinait à New York les moyens d'enrayer l'escalade entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste Hamas à Gaza.

Dans un communiqué, l'OCI a indiqué avoir chargé un comité ministériel parmi ses 57 pays membres de mener des contacts au plan international afin d'obtenir «un arrêt des agressions israéliennes» contre les Palestiniens.

L'organisation panislamique a également décidé d'entreprendre des démarches diplomatiques à Genève pour convoquer une réunion urgente du Conseil de l'ONU pour les droits de l'homme et obtenir la formation d'«une commission d'enquête internationale sur les crimes d'Israël, puissance d'occupation, et ses violations des droits des Palestiniens».

L'armée israélienne poursuivait jeudi, pour la troisième journée consécutive, une offensive contre la bande de Gaza en riposte à des salves de roquettes tirées depuis cette enclave palestinienne.

«Israël a violé toutes les conventions internationales et humaines», a déclaré le secrétaire d'État saoudien aux Affaires étrangères, Nizar Abid, qui présidait la réunion de Jeddah, accusant l'État hébreu de chercher par cette nouvelle escalade à «faire échouer le processus de paix», actuellement en panne.

Pour sa part, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, a indiqué que son gouvernement menait des contacts pour «faire cesser l'agression israélienne contre le peuple palestinien».