L'armée de l'air israélienne a répliqué à d'intenses salves de roquettes tirées de la bande de Gaza en lançant durant la nuit de lundi à mardi des dizaines de raids aériens contre ce territoire, selon des sources concordantes.

Ces multiples attaques ont fait douze blessés, dont deux graves, selon un bilan provisoire. Une porte-parole de l'armée israélienne a confirmé qu'une «opération aérienne surnommée «haie de protection» (protected edge) a été lancée», sans donner d'autres précisions sur son ampleur.

Cinq maisons ont été détruites lors de ces attaques: trois à Khan Younes dans le sud de la bande de Gaza et deux autres dans le nord de cette région.

La branche militaire du Hamas au pouvoir à Gaza, les brigades Ezzedine al-Qassam a lancé des menaces à la suite de ces raids.

Israël «a franchi une ligne rouge en attaquant des maisons. Si cette politique ne cesse pas, nous répliquerons en élargissant le cercle de nos cibles au point de surprendre l'ennemi», ont prévenu les brigades dans un communiqué.

L'ex-chef du gouvernement du Hamas Ismaïl Haniyeh a dans un communiqué appelé «à l'unité palestinienne sur le front politique et sur le terrain ainsi qu'à une intense coordination et coopération entre tous les membres de notre peuple pour faire face à cette étape critique».

Lundi soir, le Hamas avait tiré des dizaines de roquettes contre Israël.

Selon l'armée israélienne, plus de 40 roquettes ont été lancées de Gaza en une heure seulement, dont 12 ont été détruites en vol par le système de défense antimissile Iron Dome au-dessus des villes d'Ashdod et Netivot, dans le sud du pays.

D'après la télévision publique, le cabinet de sécurité, convoqué lundi par le premier ministre Benyamin Nétanyahou, a donné son feu vert à l'armée pour «durcir les représailles contre le Hamas».

La confrontation entre le Hamas et Israël s'est intensifiée après la mort de huit combattants palestiniens dans la nuit de dimanche à lundi. Un neuvième est dans un état critique.

La télévision a montré des images de dizaines de chars déployés près la frontière avec Gaza, prêts à intervenir en cas d'offensive contre l'enclave palestinienne.

Plusieurs centaines de réservistes ont déjà été mobilisés et l'armée «a la capacité d'en rappeler environ 1500 autres», a déclaré un porte-parole de l'armée. En outre, deux brigades de combat sont prêtes en cas de nécessité, a-t-il ajouté.

Au total, une centaine de projectiles de Gaza ont touché le sud d'Israël ces dernières 24 heures, selon l'armée. Un soldat a été légèrement blessé et deux maisons endommagées.

Confronté à cette situation, le premier ministre israélien ne semblait plus avoir d'autre choix que la force.

Dimanche, il avait appelé son gouvernement à la retenue. «L'expérience a prouvé que dans des moments comme aujourd'hui, nous devons garder la tête froide», avait-il lancé à l'adresse de ses ministres les plus belliqueux.

Mais cette ligne prudente a poussé le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman partisan d'une vaste opération terrestre à Gaza à annoncer lundi qu'il rompait son alliance politique avec le parti Likoud de M. Nétanyahou. M. Lieberman, un faucon ultra-nationaliste, n'en quitte pas pour autant le gouvernement.

Dans ce contexte de crise, trois jeunes Israéliens ont avoué le meurtre de l'adolescent palestinien brûlé vif à Jérusalem, qui a causé une émotion considérable et déclenché des violences qui se sont étendues aux localités arabes d'Israël.

«Trois des six suspects en détention ont avoué le meurtre de Mohammad Abou Khdeir, en le brûlant vif», a indiqué à l'AFP une source proche du dossier ayant requis l'anonymat.

Six jeunes juifs extrémistes de droite ont été appréhendés dimanche dans le cadre de cette affaire. Ils sont soupçonnés notamment d'appartenir à une «organisation terroriste», d'enlèvement, d'homicide sur mineur, de possession illégale d'armes et de crime «pour motif nationaliste».

Mohammad Abou Khdeir, 16 ans, avait été kidnappé le 2 juillet à Jérusalem-Est occupée et annexée.

Dès la découverte de ses restes calcinés, dans un bois de l'ouest de Jérusalem, les Palestiniens avaient accusé des juifs extrémistes de l'avoir tué par vengeance après l'enlèvement et le meurtre de trois étudiants israéliens dans la région d'Hébron, en Cisjordanie, attribués par Israël au Hamas.