Le président afghan Hamid Karzaï est intervenu vendredi pour la première fois dans la crise née de l'élection présidentielle présumée entachée de fraudes, apportant son soutien à un appel à l'ONU en faveur d'une médiation pour trouver une issue à cette situation.

Abdullah Abdullah, le candidat arrivé en tête au premier tour, a demandé à l'ONU d'intervenir et menacé jeudi de rejeter le résultat de l'élection qui devrait être rendu public le mois prochain pour cause de fraude «manifeste» au cours du scrutin il y a une semaine.

«Non seulement j'accepte la proposition (en ce qui concerne une médiation de l'ONU), mais je la considère comme une initiative positive pour mettre fin à ces problèmes», a déclaré M. Karzaï dans un communiqué.

Il faisait notamment allusion aux manifestations annoncées à Kaboul samedi par les partisans d'Abdullah, le comptage en cours des voix plaçant ce dernier derrière son rival Ashraf Ghani. Les manifestations envisagées font craindre des heurts violents avec les forces de sécurité.

«Les querelles et les doutes émergeant au cours d'un processus électoral sont une chose naturelle», a ajouté M. Karzaï, assurant que le «calme régnait dans le pays».

L'ONU n'avait pas répondu dans l'immédiat à la déclaration de M. Karzaï, mais avait qualifié mercredi de «regrettable» la décision de M. Abdullah de suspendre toute collaboration avec la Commission électorale indépendante (IEC) en retirant ses observateurs et en demandant l'arrêt immédiat du comptage des suffrages pour examiner les problèmes de fraude.

La crise politique issue du deuxième tour de la présidentielle, qui s'est déroulé le 14 juin sans incidents majeurs, pourrait ouvrir une nouvelle période d'instabilité en Afghanistan à un moment où une partie des quelque 50 000 soldats de l'OTAN devraient avoir quitté le pays d'ici à la fin de l'année.