Les rebelles afghans ont coupé les doigts d'une dizaine d'électeurs pour les punir d'avoir voté lors du scrutin présidentiel, ont annoncé les autorités du pays, dimanche.

La Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan a condamné les mutilations.

«Comme des millions de leurs compatriotes, ces citoyens ordinaires ont exercé leur droit fondamental à déterminer l'avenir de leur pays en votant, a déclaré le représentant extraordinaire de l'ONU, Jan Kubis. En votant, ils ont défait ceux qui font la promotion de la terreur et de la violence.»

Le vote s'est déroulé dans un calme relatif malgré des tirs d'artillerie et des attaques épars qui ont tué en tout 47 personnes, dont 20 civils et un employé de la commission électorale, a indiqué le ministre de l'Intérieur, Umar Daudzai. Soixante rebelles auraient été tués.

Les talibans avaient menacé la population de représailles si elle participait à l'élection.

Les deux candidats en lice au second tour de l'élection présidentielle, l'ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah et l'ancien ministre des Finances Ashraf Ghani Ahmadzai, ont tous deux promis de renforcer les liens entre le pays et l'Occident et de signer un pacte de sécurité permettant à près de 10 000 militaires américains de demeurer au pays pour deux autres années.

Le calme relatif persistait au lendemain du scrutin. Le dépouillage des votes a débuté. Les premiers résultats préliminaires seront annoncés le 2 juillet et les résultats finaux le 22 juillet.

Samedi soir, un minibus a sauté sur une mine dans la province de Samangan, tuant six femmes, un enfant et quatre hommes, a dit Sediq Azizi un porte-parole du gouverneur.

Dans la province de Kandahar, la police a attaqué un immeuble qu'occupaient les talibans. Une série d'escarmouches s'en est suivie. Les policiers ont abattu deux kamikazes, mais n'ont pu en empêcher deux autres de se faire sauter, tuant trois policiers et blessant deux autres.

Le bâtiment avait été encerclé, samedi, mais les policiers ont attendu la fin du scrutin avant de l'attaquer.

Selon la Commission électorale indépendante, plus de sept millions d'Afghans se sont prévalus de leur droit de vote, un taux de participation d'environ 60%. Le premier tour de l'élection présidentielle avait attiré un nombre similaire.

Elle a commencé à étudier les plaintes reçues. Les candidats ont jusqu'à lundi pour formuler une plainte.