Plus de 900 personnes ont trouvé la mort dans les violences en Irak en mai, ont annoncé l'ONU et les autorités, alors que des attaques faisaient encore au moins 16 morts dimanche à travers le pays.

Les données collectées séparément par les Nations unies et les ministères irakiens de la Défense, de l'Intérieur et de la Santé donnent des bilans différents qui s'accordent néanmoins sur le fait que les violences en mai ont presque atteint leur niveau de 2008, lorsque le pays sortait à peine d'un conflit confessionnel sanglant, après l'invasion américaine de 2003.

Selon la mission de l'ONU en Irak, au moins 799 Irakiens ont été tués dans des «actes de terrorisme», et 195 autres ont trouvé la mort à la suite d'opérations militaires dans la province occidentale d'Al-Anbar, où l'armée affronte des insurgés depuis cinq mois.

Les ministères irakiens font eux état de 938 morts, dont 804 civils, et 1463 blessés au cours du mois qui a suivi les élections législatives du 30 avril.

«Je déplore fortement le niveau soutenu des violences (...) qui continuent de frapper le pays», a déclaré dans un communiqué l'envoyé spécial des Nations unies en Irak, Nickolay Mladenov.

«Je presse les dirigeants politiques de s'atteler rapidement à la formation d'un gouvernement inclusif dans le délai imparti par la Constitution, et de se concentrer sur une solution concrète à la situation dans (la province d')Al-Anbar», a-t-il ajouté.

La coalition du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki est arrivée en tête des élections du 30 avril, mais les résultats définitifs ne sont pas encore connus en raison de nombreux recours.

Les autorités imputent la violence qui touche l'ensemble du pays à des facteurs extérieurs, au premier rang desquels la guerre en Syrie voisine. Mais diplomates et experts affirment que les violences sont surtout alimentées par la colère de la minorité sunnite, qui s'estime marginalisée et maltraitée par les autorités.

Dans la province d'Al-Anbar, des jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et des combattants de tribus anti-gouvernementales ont pris début janvier le contrôle de quartiers de Ramadi ainsi que de la totalité de Fallouja, à 100 et 60 km à l'ouest de Bagdad. Les forces de sécurité tentent depuis de reprendre ces secteurs.

Dimanche, les attaques les plus meurtrières ont visé les forces de sécurité au nord de Bagdad, selon des responsables.

Dans la province de Salaheddine, cinq soldats, en repos, sont tombés dans une embuscade alors qu'ils se trouvaient dans un taxi entre Baiji et Samarra. Les insurgés les ont tués, après avoir laissé partir le chauffeur du taxi.

Dans la même province, trois soldats et un policier ont péri dans l'explosion de différentes bombes placées sur le bas côté de routes.

A Mossoul (nord) et dans la province environnante de Ninive, quatre membres des forces de sécurité sont morts dans une série d'attaques, tandis qu'un policier était abattu à Mouqdadiyah, dans la province de Diyala.

Deux professeurs ont aussi été tués par balles à Bagdad.

Aucun groupe n'a pour le moment revendiqué ces violences, mais des insurgés sunnites, notamment des jihadistes de l'EIIL, visent régulièrement les forces de sécurité.