Le président palestinien Mahmoud Abbas a officiellement désigné jeudi le chef du gouvernement de «consensus national», l'actuel premier ministre Rami Hamdallah, mais l'annonce de la composition du cabinet achoppe sur le nom du futur ministre des Affaires étrangères, selon des sources concordantes.

Le président Abbas devait présenter jeudi le nouveau gouvernement palestinien, composé de personnalités indépendantes, à la suite de l'accord de réconciliation conclu le mois dernier entre l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et le mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza.

Toutefois, cette annonce pourrait prendre encore «plusieurs jours», selon des responsables du Fatah, le principal mouvement de l'OLP.

«Le gouvernement est prêt, mais il reste un problème. Le Fatah et le Hamas ne veulent pas de Riyad al-Malki comme ministre des Affaires étrangères, contrairement aux voeux insistants du président Abbas», a déclaré à l'AFP un haut responsable palestinien basé à Ramallah (Cisjordanie), le siège de l'Autorité palestinienne dirigée par M. Abbas. M. Malki est le chef de la diplomatie palestinienne depuis 2007.

Le Hamas, selon des sources proches du mouvement islamiste, lui préfère Ziad Abou Amer, un député indépendant originaire de Gaza, actuellement vice-premier ministre de l'Autorité palestinienne.

Aux termes de l'accord de réconciliation signé le 23 avril à Gaza, un gouvernement transitoire de «consensus national» devait être formé dans un délai de cinq semaines, qui est arrivé à échéance mercredi. Constitué de technocrates, sans mandats politiques, il sera chargé d'organiser des élections d'ici la fin de l'année.

L'Égypte, parrain officiel de la réconciliation palestinienne, sera dotée d'ici quelques jours d'un nouveau président. Sans surprise, selon les résultats provisoires, l'ex-chef de l'armée, Abdel Fattah al-Sissi, a remporté avec 96 % des voix le scrutin présidentiel organisé de lundi à mercredi.

M. Sissi est l'artisan de la destitution le 3 juillet du président Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans, dont est issu le Hamas.

Depuis cette date, les relations entre l'Égypte et le Hamas se sont nettement détériorées, incitant le mouvement islamiste à se rapprocher du Fatah.