Benyamin Nétanyahou a désavoué la rencontre entre sa ministre Tzipi Livni et le président palestinien Mahmoud Abbas, rappelant que le dialogue avec les Palestiniens était gelé, a indiqué dimanche une source proche du premier ministre israélien.

«Le premier ministre a dit à Tzipi Livni avant cette rencontre (jeudi soir à Londres) qu'elle n'y représenterait qu'elle-même et non le gouvernement israélien», a expliqué à l'AFP cette source, confirmant ainsi que M. Nétanyahou avait été informé en amont de l'entrevue.

Selon la source, M. Nétanyahou a également expliqué à Mme Livni, sa négociatrice en chef, que la décision du gouvernement de «ne pas négocier avec une Autorité palestinienne qui soutient le mouvement terroriste du Hamas» avait été prise par l'ensemble du gouvernement.

«Je ne connais aucun pays occidental civilisé où un ministre rencontre, de sa propre initiative, un ministre d'un pays avec lequel il est en crise ou en tension», a commenté dimanche, en conseil des ministres, Youval Steinitz, ministre du Renseignement et proche de M. Nétanyahou, cité par la radio militaire.

M. Abbas et Mme Livni s'étaient rendus séparément à Londres cette semaine pour des «discussions informelles» avec le secrétaire d'État américain John Kerry, mercredi pour le premier et jeudi pour la seconde.

Le dialogue direct israélo-palestinien, relancé en juillet par John Kerry, a été suspendu fin avril par le chef du gouvernement israélien.

Les Palestiniens ont accusé Israël d'avoir sapé les pourparlers de paix en intensifiant colonisation, démolitions et opérations meurtrières. M. Nétanyahou a de son côté estimé que l'accord de réconciliation entre l'OLP et le Hamas était «un pacte» contre la paix.

Aux termes de leur accord, l'OLP et le Hamas sont convenus de former un gouvernement transitoire composé de personnalités indépendantes. Cette nouvelle équipe pourrait être dévoilée la semaine prochaine, selon des sources palestiniennes et diplomatiques.

«Celui qui voit dans la création de l'État d'Israël une ''catastrophe'' n'est pas intéressé par la paix», a insisté M. Nétanyahu dimanche en conseil des ministres, en faisant référence aux commémorations jeudi de la «Nakba» («catastrophe» en arabe) que représentent pour les Palestiniens la création d'Israël en 1948 et la tragédie des réfugiés.