Le roi Abdallah d'Arabie saoudite, âgé de 90 ans, veut placer son fils en deuxième position dans l'ordre de succession dans le royaume, rapprochant ainsi la nouvelle génération du pouvoir, a indiqué jeudi à l'AFP une source saoudienne proche du cercle du pouvoir.

Conformément aux règles de succession en vigueur actuellement dans le pays, premier exportateur mondial de pétrole, le pouvoir se transmet d'un frère à l'autre, en respectant le droit d'aînesse, parmi les fils du roi Abdel Aziz (Ibn Saoud), fondateur du royaume.

Mais la source saoudienne a affirmé que le roi avait réuni le Conseil d'allégeance, formé de 34 princes de la famille royale, pour l'informer de sa volonté de nommer son demi-frère, Moqren, futur prince héritier, ainsi que son fils aîné, Mitab, en deuxième position dans l'ordre de succession.

Dans le schéma actuel, si le roi Abdallah décède, c'est son demi-frère, le prince Salmane, âgé de 79 ans et souffrant de problèmes de santé, qui devra lui succéder.

Le Conseil d'allégeance est censé alors désigner le futur prince héritier. Ce Conseil a été établi en 2006 par le roi Abdallah pour institutionnaliser le processus de transition, et doit normalement commencer à exercer ses prérogatives à sa mort.

Le roi a demandé au conseil d'approuver sa décision de nommer Moqren, 69 ans, prince héritier, «en cas d'accession au trône du prince héritier Salmane ou d'absence» de ce dernier, a ajouté cette source.

Elle explique que le prince Salmane, vice-premier ministre et ministre de la Défense, est malade et «pourrait décider de ne plus prétendre au trône» en raison de son état de santé.

Le souverain a également informé le Conseil de sa volonté de nommer son fils Mitab, second vice-premier ministre, poste jusqu'à présent occupé par le prince Moqren, faisant ainsi de lui le deuxième dans l'ordre de succession.

«Les deux tiers environ des membres du Conseil ont approuvé. Et le prince Salmane a exigé» pour donner sa caution «que son fils, le prince Mohammed, soit nommé ministre de la Défense», toujours selon la même source.

Les analystes estiment que la dynastie vieillissante des Al-Saoud doit envisager le passage à la nouvelle génération des petits-fils du roi Abdel Aziz.

Mais ce passage pourrait cependant exacerber les rivalités, car il faudrait choisir la lignée privilégiée parmi les fils du roi Abdel Aziz : ceux des défunts rois ou ceux du souverain actuel, soulignent-ils.

Le roi Abdallah avait nommé en 2013 son fils Mitab à la tête du nouveau ministère de La Garde nationale, un corps paramilitaire d'élite considéré comme un pilier du régime.

Le prince Moqren avait dirigé jusqu'en juillet 2012 les Services de renseignements, et c'est le prince Bandar ben Sultan qui l'a remplacé.

Mais des diplomates avaient indiqué en février que la gestion du dossier syrien avait été retirée au prince Bandar et confiée à un membre de la jeune génération, le ministre de l'Intérieur Mohamed Ben Nayef Ben Abdel Aziz.

Selon la source saoudienne, le prince Bandar «n'exerce pas ses fonctions actuellement, mais n'a pas été officiellement démis de ses fonctions».