Un tribunal de Bahreïn a condamné à la prison mercredi 29 chiites qui étaient jugés pour une attaque contre un poste de police et acquitté trois autres, a indiqué une source judiciaire.

Vingt-six des prévenus ont été condamnés à dix ans de prison chacun et trois autres ont écopé de trois ans de détention chacun, a précisé cette source.

Trois des prévenus ont été acquittés faute de preuves.

Parmi les personnes condamnées à 10 ans de prison figure un photographe professionnel, Ahmad Hemidane, selon la même source.

Selon l'acte d'accusation, les 32 personnes jugées dans cette affaire ont attaqué en avril 2012 le poste de police de Sitra, dans l'est de Bahreïn, à l'aide de cocktails Molotov et de bombes artisanales bourrées de clous.

Elles ont incendié une partie du poste et blessé l'un des agents de police, selon l'acte d'accusation.

«Pendant le procès, les prévenus ont déclaré avoir été battus et torturés», a déclaré la source judiciaire, en affirmant qu'ils avaient nié toute participation à cette attaque.

Des dizaines de chiites ont été jugés ces derniers mois pour leur participation aux troubles qui accompagnent la contestation du régime.

Bahreïn, petit pays du Golfe dirigé par la dynastie sunnite des Al-Khalifa, est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation animé par la majorité chiite qui réclame une monarchie constitutionnelle.

Face à la poursuite de ce mouvement, le pouvoir a alourdi l'an dernier les peines pour les auteurs de violences et introduit la peine de mort ou la prison à perpétuité en cas de morts ou de blessés.

Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), au moins 89 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation.