Un employé italien de l'ONU et son chauffeur yéménite ont été libérés mardi soir par les forces de l'ordre quelques heures après leur enlèvement par des hommes armés à Sanaa, a annoncé le ministère de l'Intérieur.

«L'Italien a été libéré avec son chauffeur yéménite à la sortie de Sanaa par une force des services de sécurité qui a arrêté ses ravisseurs», a déclaré à l'AFP un responsable du ministère de l'Intérieur, ajoutant que l'ex-otage était «en bonne santé».

Des complices des ravisseurs ont été arrêtés à Sanaa, a ajouté ce responsable sans identifier les auteurs de l'enlèvement ni préciser leurs motivations.

Auparavant, une source de l'ONU à Sanaa avait indiqué que deux de ses employés avaient été enlevés.

«Les deux personnes enlevées sont des employés du Programme des nations unies pour le développement», avait précisé une source de cette agence, sans donner les nationalités des personnes enlevées, se contentant de dire que l'une était d'origine occidentale.

Dans la confusion qui a suivi l'enlèvement, une source diplomatique et des témoins avaient affirmé dans un premier temps qu'un diplomate occidental et une femme avaient été kidnappés, sans préciser leurs nationalités.

Selon ces sources, les deux personnes avaient été interceptées par des hommes armés à bord d'un taxi alors qu'elles circulaient en voiture dans le quartier de Hada, dans le sud de Sanaa.

Des témoins ont indiqué que leur voiture, apparemment blindée, avait été prise en tenailles entre un pick-up et le taxi qui la suivait. Les deux personnes sont sorties pour s'expliquer avec les occupants des deux autres véhicules. Des hommes armés qui étaient à bord du taxi les ont alors saisies avant de prendre la fuite.

Enlèvements d'étrangers fréquents

Les enlèvements d'étrangers sont fréquents au Yémen, pays secoué par une violence endémique, sur fond d'instabilité politique.

Le 13 février, un enseignant britannique a été enlevé à Sanaa, dix jours après le kidnapping de l'un de ses concitoyens. Un Allemand a aussi été enlevé le 31 janvier et il serait détenu dans une zone tribale à l'est de Sanaa.

Les enlèvements d'étrangers sont le plus souvent le fait de tribus fortement armées, qui veulent faire pression sur le gouvernement pour faire aboutir leurs revendications.

Ces otages sont le plus souvent libérés sains et saufs.

Mais Al-Qaïda a récemment revendiqué des enlèvements d'étrangers, et détient en particulier un enseignant sud-africain qu'il menace d'exécuter si une rançon n'est pas versée.

Le réseau détient aussi un diplomate saoudien, enlevé en mars 2012 à Aden, au sud du pays.

Selon des sources tribales, des membres d'Al-Qaïda détiennent aussi un diplomate iranien, enlevé le 21 juillet 2013 à Sanaa.