Les États-Unis ont pressé lundi l'Irak de s'expliquer sur des informations de presse faisant état d'un contrat d'achat d'armement par Bagdad auprès de Téhéran, qui constituerait une violation de l'embargo international contre l'Iran.

«Nous avons bien entendu vu ces informations. Si c'était vrai, cela soulèverait de graves inquiétudes», a réagi la porte-parole du département d'État Jennifer Psaki.

Elle était interrogée à propos d'un article de l'agence Reuters à Bagdad, affirmant sur la foi de documents officiels, que l'Iran avait vendu à l'Irak des armes et des munitions pour une valeur de 195 millions de dollars.

Ce contrat a été scellé, selon l'agence, en novembre dernier, juste après une visite à Washington du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki qui était venu réclamer une aide militaire américaine pour combattre Al-Qaïda et d'autres groupes d'insurgés extrémistes sunnites.

«Tout transfert d'armes de l'Iran vers un pays tiers est une violation directe de la Résolution 1747 du Conseil de sécurité de l'ONU», a rappelé Mme Psaki.

«Nous cherchons à y voir plus clair sur cette question auprès du gouvernement irakien afin d'être sûrs que les responsables irakiens comprennent bien quelles sont les limites du droit international en termes de commerce d'armes avec l'Iran», a encore protesté la porte-parole, sans pour autant confirmer ces informations.

Début janvier, le général iranien Mohammad Hedjazi, adjoint du chef d'état-major des forces armées, avait dit que son pays était prêt à fournir des équipements militaires et des conseils à l'Irak pour l'aider dans sa lutte contre Al-Qaïda.

Et un mois plus tôt, le Premier ministre irakien, un dirigeant chiite s'était rendu en Iran.

Les États-Unis sont aussi disposés à aider l'Irak à lutter contre Al-Qaïda et d'autres groupes sunnites extrémistes, comme l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL): Washington s'est engagé à accélérer ses livraisons de missiles Hellfire et de drones de surveillance. Le Pentagone est prêt à vendre plus de missiles et 24 hélicoptères d'attaque Apache.

«Nous considérons l'Irak comme un partenaire dans la lutte contre le terrorisme et nous sommes engagés à l'appuyer dans ce combat», a dit Mme Psaki, rappelant que son pays avait fourni aux forces armées et de sécurité irakiennes plus de 15 milliards de dollars d'équipements et de formation.