La chancelière Angela Merkel s'est dit samedi déterminée à «soutenir les efforts» du secrétaire d'État américain John Kerry en faveur de la relance du processus de paix au Proche-Orient, lors de sa prochaine visite en Israël.

«Nous soutenons aussi les efforts du secrétaire d'État Kerry, je vais naturellement profiter de mon séjour en Israël pour évoquer cette question avec le premier ministre israélien», a déclaré dans son podcast hebdomadaire Mme Merkel, attendue lundi et mardi en Israël.

«Nous avons besoin aussi vite que possible d'une solution stable à deux États, avec un État juif d'Israël et en même temps un État pour les Palestiniens», a déclaré la chancelière qui rappelle que l'Allemagne, pour des raisons historiques, est engagée vis-à-vis d'Israël et a fait de son droit  l'existence un des fondements de sa politique étrangère.

Dans le quotidien de Munich, Süddeutsche Zeitung, le président israélien Shimon Peres s'est aussi exprimé sur la visite de la chancelière. M. Peres a jugé qu'elle était «digne de confiance et du plus grand sérieux, c'est précieux».

«Mon mentor, David Ben Gourion (fondateur de l'État d'Israël, ndlr), était un génie, un homme aux qualités exceptionnelles. Ce qui m'a le plus impressionné chez lui, c'est qu'il avait conservé son innocence, qu'il n'était jamais cynique. La chancelière dispose des mêmes valeurs. Être en politique et préserver son innocence, c'est un fantastique accomplissement», a par ailleurs estimé M. Peres.

Dans cet entretien, le président israélien critique en outre les éventuelles sanctions et les menaces de boycottage lancées en raison de la poursuite de la colonisation des territoires occupés.

«Celui qui aujourd'hui menace ou caresse l'idée de sanctions, ne fait qu'empirer les choses. Les sanctions sont une bêtise. L'Allemagne et l'Europe nous ont jusqu'ici toujours aidé, en nous soutenant. (...) Les sanctions sont inappropriées. En revanche, le soutien permet de créer la confiance...», a jugé M. Peres.

John Kerry, qui a persuadé les Israéliens et les Palestiniens de revenir à la table des négociations en juillet après une interruption de trois ans, a rencontré en fin de semaine à Paris le président palestinien Mahmoud Abbas mais ce dernier a qualifié les idées de M. Kerry d'«inacceptables».

John Kerry n'envisage pas de se rendre dans l'immédiat de nouveau en Israël après onze navettes au cours de sa première année de prise de fonction.

Mais il pourrait rencontrer le mois prochain à Washington à nouveau le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, en marge d'une conférence annuelle organisée par un puissant groupe de pression américano-israélien.