Deux civils travaillant pour la force de l'OTAN en Afghanistan (ISAF) ont péri lundi après-midi à Kaboul dans un attentat à la voiture piégée, a annoncé la coalition, sur fond de recrudescence des attaques dans la capitale afghane.

L'ISAF n'a pas précisé la nationalité des victimes de l'attentat, revendiqué par le Hezb-e-islami, deuxième composante la plus importante de la rébellion afghane.

L'explosion s'est produite vers 14 h 30 (5 h à Montréal) dans le district 12, dans l'est de la capitale afghane, a indiqué un porte-parole de la police de la ville, Hashmat Estanakzai.

«Un kamikaze a lancé une Corolla bourrée d'explosifs contre une voiture des forces étrangères», a-t-il dit à l'AFP. Le ministère de l'Intérieur afghan a précisé par la suite que trois Afghans avaient également été blessés.

Les carcasses de deux voitures blindées, des véhicules de l'OTAN vraisemblablement, étaient visibles sur place, de même que les morceaux épars de la voiture piégée qui recouvraient en partie les membres déchiquetés du kamikaze, a constaté un photographe de l'AFP.

Peu après l'attaque, le secteur a été bouclé par les forces spéciales afghanes et des soldats américains lourdement armés.

Ce nouvel épisode de violence survient après un mois de janvier marqué par une recrudescence des attaques à Kaboul. Le 17 janvier, un commando-suicide taliban a mené une expédition meurtrière contre «La Taverne du Liban», un restaurant du centre-ville prisé par la communauté expatriée, tuant 21 personnes, dont 13 étrangers.

Neuf jours plus tard, quatre personnes, dont deux soldats afghans, ont péri dans un attentat-suicide perpétré contre un car militaire par les talibans, artisans d'une violente insurrection depuis leur éviction du pouvoir en 2001 par une coalition militaire internationale dirigée par les Américains.

Ce contexte de violences persistantes en Afghanistan plonge le pays dans un climat d'incertitude à l'approche du retrait, d'ici à la fin de l'année, de la cinquantaine de milliers de soldats de l'OTAN. Il soulève également des interrogations quant à la capacité des forces afghanes à assurer la sécurité du pays une fois les forces de la coalition parties.

Ce départ doit s'effectuer de surcroît dans un contexte politique sensible, une élection présidentielle étant prévue le 5 avril.

L'armée afghane pourrait toutefois continuer à bénéficier d'un soutien occidental après 2014 si Kaboul et Washington parviennent à se mettre d'accord sur un traité bilatéral de sécurité (BSA), qui ouvrirait la voie au maintien d'environ 10 000 soldats américains sur le sol afghan.

Mais le président afghan Hamid Karzaï a subordonné la signature de cet accord au lancement effectif d'un processus de paix avec les rebelles. Il a également indiqué qu'il pourrait laisser à son successeur le soin de signer le document.

Selon Washington, ces retards rendent plus difficile la planification d'une présence américaine pour l'après-2014. Plus largement, l'absence d'accord pourrait inciter les autres pays de la coalition à reconsidérer leur soutien à l'Afghanistan.