La municipalité israélienne de Jérusalem a donné mercredi son feu vert à plusieurs plans pour la construction au total de 558 nouveaux logements dans des quartiers de colonisation de Jérusalem-Est occupée et annexée.

Une membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hanane Achraoui, a condamné ces plans, accusant «Israël de provocation délibérée pour amener les Palestiniens à quitter les négociations et se voir imputer la destruction du processus de paix».

«Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou envoie un message fort aux États-Unis, à l'Europe et au reste du monde, disant qu'il n'a aucune intention de respecter le droit international et la volonté de la communauté internationale», a estimé Mme Achraoui dans un communiqué mercredi.

«Lors de la réunion de la commission locale de planification et de construction aujourd'hui (...) des plans pour 386 logements à Har Homa, 136 à Neve Yaakov et 36 à Pisgat Zeev» ont été approuvés, a indiqué la municipalité israélienne de Jérusalem dans un communiqué.

Ces plans ont été approuvés «il y a des années», et le conseil municipal a également soutenu des plans pour des constructions dans les quartiers arabes de Jérusalem-Est, ajoute la municipalité.

«Il n y a eu aucun changement dans la politique du conseil municipal depuis 40 ans, et nous continuons à construire dans tous les quartiers de la ville, selon un plan identique pour les Juifs et les Arabes», poursuit le communiqué.

Les constructions devraient débuter dans les prochaines semaines, selon l'organisation anti-colonisation La Paix Maintenant.

«Il s'agit de permis de construire, ce qui constitue vraiment la dernière étape» du processus, a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'organisation, Lior Amihaï.

«C'est une décision honteuse, à un moment honteux. Un gouvernement qui veut une solution à deux États ne délivrerait pas un tel nombre de permis pour des quartiers de Jérusalem-Est», a-t-il ajouté, en référence aux négociations de paix conduites par le secrétaire d'État américain John Kerry, qui doivent s'achever fin avril.

Selon les statistiques recueillies par l'ONG, depuis le début de ces pourparlers le 29 juillet, les autorités israéliennes ont fait avancer des plans de construction pour 7302 logements dans des colonies en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est et lancé des appels d'offres pour 4460 autres.

Israël a proclamé l'ensemble de Jérusalem sa capitale «éternelle et indivisible», alors que les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est, occupée et annexée depuis 1967, la capitale de l'État auquel ils aspirent.

Quelque 350 000 colons juifs vivent dans les implantations de Cisjordanie, outre 200 000 Israéliens habitant des quartiers de colonisation à Jérusalem-Est. La communauté internationale considère les colonies en territoire occupé comme illégales au regard du droit international.

Mme Achraoui a par ailleurs condamné la récente démolition de quatre maisons palestiniennes dans deux quartiers de Jérusalem-Est.

Selon les données publiées par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), au moins 350 maisons ou bâtiments palestiniens ont été détruits en Cisjordanie et à Jérusalem-Est lors des six premiers mois de négociations, privant 562 personnes de domicile.

Selon l'ONG israélienne B'Tselem, en 2013, Israël a rasé 124 maisons uniquement dans la vallée du Jourdain, où il veut maintenir une présence militaire.