Deux Palestiniens, dont un membre d'un groupe armé, ont été tués mercredi à Gaza dans un raid lancé par Israël, qui a menacé le Hamas d'utiliser les grands moyens pour faire cesser les tirs de roquettes.

Le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a mis en garde mercredi le Hamas, au pouvoir à Gaza, indiquant qu'Israël continuerait «d'utiliser la force» contre les tirs de roquettes, par «tous les moyens à notre disposition».

«S'il (le Hamas, NDLR) ne parvient pas à imposer son autorité sur les organisations terroristes qui opèrent à partir de son territoire, nous continuerons à agir afin d'exiger de lui et de ceux qui sont engagés dans le terrorisme et dans les tirs vers Israël un prix très lourd», a-t-il prévenu.

Le vice-ministre de la Défense Danny Danon a renchéri dans un communiqué, affirmant que «les terroristes à Gaza semblaient avoir oublié les leçons que nous leur avons administrées par le passé», en allusion à l'opération «Pilier de défense» (14-21 novembre 2012), au cours de laquelle plus de 170 Palestiniens et 6 Israéliens avaient été tués.

Ces déclarations font écho à celles du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, qui a directement menacé le Hamas.

«Nous répliquons à ceux qui nous attaquent. Si le Hamas et d'autres organisations ont oublié cette leçon, ils l'apprendront de nouveau à leurs dépens et très bientôt», avait assuré mardi M. Nétanyahou, à l'occasion d'une conférence de presse avec son homologue canadien Stephen Harper.

Le gouvernement du Hamas, qui a annoncé mardi le déploiement de forces à la frontière pour empêcher les tirs de roquettes et «préserver la trêve» sous l'égide de l'Égypte qui a conclu l'opération «Pilier de défense», a rejeté sur l'État hébreu «la responsabilité de l'escalade».

«Les contacts sont en cours avec la partie égyptienne et nous avons affirmé que c'était l'occupation qui continuait à violer la trêve», a déclaré à l'AFP Ihab al-Ghussein, porte-parole du gouvernement du Hamas.

«Nous sommes pour l'accord (de trêve, NDLR) si l'occupant le respecte, mais s'il ne le respecte pas, la résistance adoptera une autre position», a-t-il prévenu.

Risque de confrontation majeure

Dans la nuit de mardi à mercredi, une frappe israélienne dans le nord de la bande de Gaza a tué deux Palestiniens, dont un membre d'un groupe armé, Ahmad Zaanine, et un parent, Mahmoud Zaanine.

L'armée israélienne a affirmé qu'Ahmad Zaanine était impliqué dans de récents tirs de roquettes, notamment lors des funérailles de l'ancien premier ministre israélien Ariel Sharon, le 15 janvier, ajoutant qu'il avait rejoint la branche armée du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche radicale), après avoir appartenu à celle du Jihad islamique.

La branche armée du Jihad islamique, les Brigades Al-Qods, l'a pour sa part revendiqué comme un de ses membres.

Des témoins palestiniens avaient dans un premier temps indiqué que les deux hommes appartenaient à ce mouvement islamiste radical.

La multiplication des raids israéliens et des tirs de roquettes et incidents frontaliers ces dernières semaines fait planer, selon les commentateurs, la possibilité d'une nouvelle confrontation majeure entre Israël et le Hamas.

Au total, 13 roquettes ont été tirées de Gaza sur Israël depuis le 1er janvier, dont 5 ont été interceptées par le système antimissile Iron Dome (Dôme de Fer), selon l'armée israélienne.

Signe de la tension croissante, une batterie mobile du système d'interception de missiles Iron Dome a été installée lundi dans la région de la ville israélienne d'Ashdod, au nord de la bande de Gaza, selon les médias israéliens.

Un responsable militaire du Jihad islamique avait été grièvement blessé dimanche matin par une frappe aérienne israélienne alors qu'il circulait à moto au nord de la ville de Gaza.

Arrestation de trois membres d'une cellule liée à Al-Qaïda

Le service de sécurité intérieure israélien a arrêté trois Palestiniens appartenant à une cellule présumée d'Al-Qaïda qui préparait des attentats, notamment contre l'ambassade des États-Unis en Israël, a affirmé mercredi un porte-parole du premier ministre Benyamin Nétanyahou.

«Le Shin Beth a arrêté une cellule terroriste originaire de Jérusalem-Est qui était actionnée par Al-Qaïda et qui planifiait notamment un attentat à la bombe contre l'ambassade des États-Unis» à Tel-Aviv, a précisé ce porte-parole, Ofir Gendelman, sur son compte twitter.

Dans un communiqué, le Shin Beth a identifié les trois suspects comme Iyad Abou Sara, né en 1990, et Ruben Abou Nijma, né en 1983, arrêtés le 25 décembre à Jérusalem-Est occupé et annexé, et Alaa Anas, né en 1992, de la région de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, arrêté le 7 janvier.

Ils ont été recrutés via internet par un responsable présumé d'Al-Qaïda dans la bande de Gaza, Oraïb al-Cham, son nom de guerre, selon le Shin Beth, dont le communiqué est assorti d'une photo d'Ayman al-Zawahiri, le dirigeant d'Al-Qaïda, qui aurait supervisé son agent dans l'enclave palestinienne.

Selon le Shin Beth, Iyad Abou Sara préparait un attentat contre un autobus israélien sur la route reliant Jérusalem à la colonie de Maalé Adoumim, en Cisjordanie.

La cellule aurait eu pour mission notamment d'aider des «terroristes étrangers qui devaient arriver en Israël avec de faux passeports russes» pour commettre des attentats-suicides contre l'ambassade des États-Unis, ainsi qu'un centre de conférences international à Jérusalem.

Iyad Abou Sara devait accueillir les futurs kamikazes, leur fournir des ceintures d'explosifs et les transporter sur les lieux des attentats, explique le Shin Beth.