Le gouvernement israélien a approuvé des plans pour la construction de 381 nouveaux logements dans une colonie de Cisjordanie occupée, près de Jérusalem, a annoncé mardi l'ONG israélienne anti-colonisation La Paix Maintenant.

Les dirigeants palestiniens ont condamné la poursuite de la colonisation, estimant qu'elle sapait les chances de réussite des négociations de paix conduites par le secrétaire d'État américain John Kerry, dont ils ont exclu la prolongation au-delà de l'échéance de fin avril.

L'administration militaire israélienne a publié lundi des «plans pour la construction de 381 logements supplémentaires à Givat Zeev», au sud de Ramallah, a indiqué à l'AFP le porte-parole de La Paix Maintenant, Lior Amihaï.

Le négociateur palestinien Saëb Erakat a «fermement condamné» cette décision, estimant qu'elle «confirme que le gouvernement israélien dirigé par Benyamin Nétanyahou ne veut que la poursuite de la colonisation, qui détruit toute perspective de paix».

Le président palestinien Mahmoud Abbas a pour sa part exclu une prolongation des pourparlers de paix au-delà de la date prévue, assurant qu'aucune demande en ce sens n'avait été présentée, et appelé à «se concentrer sur la période restante pour parvenir à des résultats».

Lors d'une conférence de presse conjointe avec le président roumain Traian Basescu à Ramallah, M. Abbas a également salué le rôle de l'Union européenne (UE), «soit par des déclarations soit par des décisions affirmant l'importance de l'application des résolutions internationales, et l'illégitimité de la colonisation».

M. Basescu a appelé les deux parties à se focaliser sur «l'objectif de la paix et non réviser les faits historiques», proclamant son soutien aux efforts de M. Kerry.

«Les faits historiques doivent rester dans les livres, ce que nous devons rechercher, ce sont des solutions de compromis», a-t-il estimé.

Il faisait apparemment allusion aux revendications d'Israël d'être reconnu par les Palestiniens comme «État juif», tandis que les Palestiniens souhaitent qu'Israël admette sa responsabilité dans la tragédie des réfugiés, la «Nakba» (catastrophe, en arabe).

Le précédent gouvernement roumain avait refusé en 2013 d'envoyer davantage d'ouvriers du bâtiment en Israël sans garantie qu'ils ne seraient pas employés dans les colonies.

Selon le porte-parole de La Paix Maintenant, «la semaine dernière, le ministre de la Défense (Moshé Yaalon) a critiqué le secrétaire d'État américain John Kerry. Cette semaine, il a traduit ses paroles en actes en annonçant de nouveaux logements».

Il faisait référence à une virulente attaque de M. Yaalon contre John Kerry, dans des conversations privées rapportées par la presse.

«Cela prouve une fois de plus que ce gouvernement n'est pas sérieux quant à la possibilité d'une solution à deux États (israélien et palestinien, NDLR) et que ses actes contredisent les négociations en cours avec les Palestiniens», a ajouté M. Amihaï.

Le chef de la diplomatie américaine a laborieusement relancé en juillet pour neuf mois les négociations de paix israélo-palestiniennes.

Lors de sa dernière visite, au début du mois, il n'a pas réussi à rallier les deux parties à son projet d'«accord-cadre» qui tracerait les grandes lignes d'un règlement définitif sur les frontières, la sécurité, le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés palestiniens.