L'Arabie saoudite a donné 3 milliards de dollars américains au Liban pour l'aider à renforcer ses forces armées et à acheter des armes de la France, a annoncé le président libanais dimanche, ajoutant qu'il s'agissait du plus gros don de l'histoire du pays pour l'armée.

Le président Michel Sleiman a fait l'annonce-surprise dans un discours télévisé, mais n'a pas donné plus de détails. L'armée libanaise lutte pour contenir la menace provenant de son voisin syrien, en pleine guerre civile. Le conflit a d'ailleurs attisé les tensions religieuses au Liban et menace sa stabilité.

Le roi d'Arabie saoudite a souligné que l'argent permettrait d'acheter rapidement de nouvelles armes françaises modernes, étant donné la coopération militaire qui existe depuis longtemps entre les deux pays.

Le président français, François Hollande, avait l'intention de discuter de la question durant une visite en Arabie saoudite dimanche, a affirmé M. Sleiman, ajoutant qu'il espérait que Paris allait rapidement procurer au Liban les armes, la formation et l'entretien dont l'armée a besoin.

Le Liban peine à faire face aux conséquences de la guerre civile en Syrie. Le conflit divise profondément le Liban sur le plan religieux et paralyse le gouvernement, inefficace depuis le mois d'avril.

Le Liban a aussi vécu récemment une vague d'attentats à la bombe et de fusillades qui ont ravivé le souvenir de la longue guerre civile libanaise, qui s'est terminée en 1990.

«Le Liban est menacé par les conflits et l'extrémisme religieux», a admis le président Sleiman dans son discours à la nation, affirmant que le renforcement de l'armée était une demande populaire.

De façon générale, l'armée libanaise, composée de soldats de toutes les confessions religieuses du pays, est perçue comme une force unificatrice. Elle est cependant considérée comme étant beaucoup moins puissante que le Hezbollah, un groupe extrémiste chiite armé et financé par l'Iran, ennemi juré de l'Arabie saoudite.