L'unique centrale de la bande de Gaza, a cessé de fonctionner vendredi faute d'un approvisionnement en mazout en provenance d'Israël, a indiqué un responsable de la compagnie d'électricité locale.

«La centrale a cessé de fonctionner vendredi matin en raison du manque de mazout provoqué par la fermeture du point de passage de Kerem Shalom», a annoncé à l'AFP le directeur adjoint de la centrale, qui faisait allusion à la décision prise mardi par Israël de fermer ce point de passage à la suite d'une série d'incidents sanglants.

Selon le directeur adjoint, la fermeture de la centrale va contraindre la compagnie à limiter à nouveau à six heures par jour l'approvisionnement en électricité, contre 12 heures lorsque la centrale fonctionne.

La fermeture de Kerem Shalom a été décidée après la mort d'un Israélien tué par des tirs alors qu'il travaillait près de la frontière entre la bande de Gaza et le territoire israélien. En représailles, l'armée israélienne a lancé des raids aériens, qui ont coûté la vie à une enfant palestinienne, tandis qu'au moins six autres Palestiniens étaient blessés dans la bande de Gaza.

Un responsable sécuritaire israélien a pour sa part catégoriquement démenti cette version des faits. «L'arrêt de la centrale n'est en aucun cas dû à Israël et à la fermeture de Kerem Shalom. Ce qu'affirme le directeur adjoint de la centrale n'est qu'un mensonge», a déclaré ce responsable israélien, qui a requis l'anonymat.

Selon lui, le manque de carburant pour la centrale «résulte d'un conflit interne entre l'Autorité palestinienne et le Hamas» qui contrôle la bande de Gaza. «L'Autorité palestinienne a refusé de fournir du mazout, car le Hamas (qui contrôle la bande de Gaza) ne paye pas le mazout acheté par l'Autorité palestinienne en Israël et destiné à la bande de Gaza», a ajouté ce responsable. Il a précisé que la centrale avait déjà été arrêtée il y a deux mois lorsque «les subsides accordés par le Qatar pour l'achat de mazout avaient été épuisés», a ajouté ce responsable.

En revanche Sari Bashi le directeur de Gisha, le Centre Légal pour la Liberté de Mouvement, a affirmé dans un communiqué qu'«Israël peut et doit protéger ses citoyens, mais le moment choisi pour la fermeture (de Kerem Shalom) et les déclarations qui ont accompagné cette décision suggèrent qu'il s'agit d'une mesure punitive destinée avant tout à nuire à la population et aux infrastructures civiles». Selon cette ONG, «de la même façon que le droit international interdit de viser des civils, il proscrit également de les punir pour des actes qu'ils n'ont pas commis».

La centrale de Gaza avait recommencé à fonctionner le 15 décembre après un arrêt d'un mois et demi.

La centrale, qui fournit 30% des besoins en électricité de l'enclave palestinienne, avait cessé de fonctionner le 1er novembre faute de carburant ce qui avait provoqué des coupures de courant qui pouvaient atteindre 16 heures par jour, affectant aussi les écoles, les hôpitaux, et les usines de traitement des eaux.