La veuve du dirigeant historique palestinien Yasser Arafat, Souha Arafat, a indiqué vendredi à l'AFP qu'elle allait contester devant la justice française le rapport d'analyses français écartant la thèse de l'empoisonnement pour privilégier une cause naturelle.

«Une demande de complément d'expertise va être déposée dans les prochains jours aux juges d'instruction de Nanterre», a précisé à l'AFP le cabinet de l'avocat français de Souha Arafat, Me Pierre-Olivier Sur.

«Après consultation avec de nombreux experts juridiques et de l'Institut suisse qui a analysé les échantillons de la dépouille du martyr Arafat et avoir comparé les rapports français et suisse, nous avons décidé de nous tourner vers la justice française pour contester les résultats du rapport médical français», a affirmé Mme Arafat dans une déclaration téléphonique à l'AFP à Ramallah.

«Il y aura une rencontre entre les experts français et suisses dans les prochains jours pour discuter des rapports et les confronter», a-t-elle ajouté.

Souha Arafat s'était dite mercredi «convaincue que le martyr Arafat n'est pas décédé de mort naturelle», au lendemain de l'annonce des conclusions du rapport français.

«Que les Français n'aient rien trouvé n'est absolument pas logique», avait-elle estimé, soulignant les conclusions contradictoires entre les expertises suisse et française à partir des mêmes échantillons biologiques prélevés sur la dépouille.

Pour les Français, la présence d'un gaz radioactif naturel, le radon, dans l'environnement extérieur, expliquerait ces fortes doses, alors que les Suisses ont écarté cette hypothèse, ont expliqué Mme Arafat et Me Sur.

L'un des auteurs du rapport suisse, le Dr François Bochud a affirmé mercredi à l'AFP ne pas comprendre comment ses collègues français étaient parvenus à ces conclusions.

«C'est très difficile de suivre leur raisonnement», a-t-il souligné après lecture du document.

Les causes de la mort d'Arafat le 11 novembre 2004 dans un hôpital militaire français près de Paris n'ont jamais été élucidées, et nombre de Palestiniens soupçonnent Israël, qui a toujours nié, de l'avoir empoisonné, avec des complicités dans son entourage.