Des militantes saoudiennes ont annoncé mercredi relancer leur campagne pour le droit de conduire en invitant sur les réseaux sociaux les femmes à prendre le volant le 28 décembre.

«Nous avons lancé un appel aux femmes à prendre le volant le 28 décembre partout en Arabie saoudite», a déclaré à l'AFP l'une d'entre elles, Nassima al-Saada.

«L'objectif de cet appel est d'insister sur notre droit de conduire que nous allons continuer à revendiquer jusqu'à l'obtenir», a-t-elle dit.

«Nous ne faisons que relancer notre campagne qui avait commencé avec notre appel à prendre le volant le 26 octobre», a-t-elle poursuivi.

Des militantes avaient appelé les Saoudiennes à prendre le volant à cette date, mais avaient retiré ensuite cet appel pour éviter une confrontation avec les autorités qui avaient multiplié les mises en garde.

Quelque 16 femmes ont été arrêtées au volant ce jour-là et ont dû payer des amendes. Chaque femme et son tuteur (père, frère, mari ou tout autre homme de la famille) ont dû en outre signer un engagement à respecter les règles en vigueur dans le royaume.

L'Arabie saoudite est le seul pays à interdire aux femmes de conduire. Les femmes ont besoin de l'autorisation d'un tuteur pour voyager, travailler ou même se marier dans un pays appliquant strictement la loi islamique.

Vendredi, deux militantes saoudiennes, Aziza Al-Youssef et Eman Al-Nafjan, ont été interpellées alors qu'elles étaient au volant.

Le 27 novembre, Aziza Al-Youssef avait pourtant déclaré à l'AFP avoir reçu l'assurance du ministre de l'Intérieur, le prince Mohammed ben Nayef, que la question du droit de la femme à conduire était à l'étude dans le royaume.

La militante s'était rendue en compagnie d'une autre militante, Hala Al-Dosari, chez le ministre et la rencontre s'était déroulée par vidéo-conférence, la mixité étant interdite en Arabie saoudite.

«Le ministre nous a dit que la question du droit des femmes à conduire était sur la table et nous a dit d'espérer une bonne issue», avait-elle ajouté.