Les ministres des Affaires étrangères des pays de l'Otan ont appelé mardi le président afghan Hamid Karzaï à signer «sans délai» le traité de sécurité entre Kaboul et Washington, dont dépend la mission de l'Alliance atlantique après 2014.

«Le plus tôt sera le mieux» pour la signature par M. Karzaï, a déclaré le secrétaire d'État américain John Kerry, à l'issue d'une réunion avec ses homologues à Bruxelles.

Il n'a cependant pas fixé de date limite alors que la Maison-Blanche insiste depuis des semaines pour une signature d'ici à la fin de l'année 2013.

M. Kerry a également laissé entendre que le paraphe de M. Karzaï sur ce traité bilatéral de sécurité (BSA) n'était pas une obligation absolue.

«Son ministre de la Défense peut le signer, son gouvernement peut le signer, quelqu'un peut en prendre la responsabilité», a dit le chef de la diplomatie américaine.

Mais «ce n'est pas une plaisanterie, c'est une affaire sérieuse», a-t-il martelé, rappelant que les 50 pays de la coalition internationale actuellement en Afghanistan avaient «des impératifs de planification et des exercices budgétaires» à respecter pour préparer une éventuelle présence militaire dans ce pays après 2014.

«Il est clair que s'il n'y a pas de signature (...), il ne peut y avoir de déploiement et que les projets d'aide deviendront incertains», a pour sa part déclaré le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen.

«J'espère que le BSA sera signé», a-t-il plaidé.

Le président Karzaï a refusé jusqu'à présent de parapher ce traité - pourtant agréé entre les deux pays en novembre - qui définira les modalités d'une présence militaire américaine après le départ des 75 000 soldats de l'Otan, fin 2014.

Jusqu'à présent, le président afghan ne veut pas signer avant l'élection présidentielle d'avril prochain, à laquelle il ne pourra pas se représenter.

De la signature du BSA dépend aussi la mise en place du cadre juridique pour la mission «d'assistance, de soutien et de formation» des forces de sécurité afghanes que prépare l'Otan. Cette dernière espère prendre une décision en février 2014 sur les contours de cette mission, dont les effectifs sont actuellement évalués entre 8000 et 12 000 hommes.

Avec des pays partenaires comme le Japon, l'Otan prévoit également de financer partiellement les forces afghanes, dont les besoins évalués à 4,1 milliards de dollars par an.

Le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, a appelé M. Karzaï à «ne pas jouer avec la montre» et de «décider sans délai». «Nous avons des planifications à faire, des décisions logistiques à prendre», a-t-il ajouté.

Ce message devrait être relayé mercredi au cours de la réunion ministérielle de l'ensemble des pays présents en Afghanistan en présence du ministre intérimaire afghan des Affaires étrangères, Zarar Ahmad, et du ministre de l'Intérieur Mohammed Daudzai, selon un responsable du département d'État.