De nouvelles attaques ont tué au moins 31 personnes jeudi en Irak, emporté dans une spirale de violences que les autorités ne parviennent pas à juguler.

Les violences, dans lesquelles plus de 6000 personnes ont péri depuis le début de l'année, sont les plus meurtrières depuis le pic des affrontements confessionnels de 2006-2007.

Les attaques ne sont pas souvent revendiquées, mais les autorités ont maintes fois exprimé leur inquiétude face à un regain d'activités du réseau extrémiste sunnite Al-Qaïda, enhardi par la guerre civile en Syrie voisine.

Les attaques de jeudi, qui ont tué des civils et des membres de forces de sécurité, ont visé notamment des marchés, des stations de bus, une tente funéraire et le convoi d'un haut responsable de la police, ont indiqué des sources médicales et de sécurité.

Dans la province de Babylone, au sud de Bagdad, plusieurs voitures piégées ont explosé à Hilla et dans des villes alentour, tuant six personnes et en blessant plusieurs dizaines.

Dans la ville de Tikrit, dans la province de Salaheddine (nord), un attentat à la voiture piégée a visé le chef de la police provinciale, le général Joumaa al-Doulaimi, qui en est sorti indemne. Mais trois civils ont été tués et deux blessés, selon la police et des sources médicales.

Dans la même province, majoritairement sunnite, un attentat-suicide à la voiture piégée a eu lieu près d'un barrage routier de la police dans la ville de Samarra, tuant trois policiers et en blessant trois autres, selon des responsables.

Près de Samarra, six personnes - un haut responsable de l'administration, sa femme, deux policiers et deux civils - ont été abattues à un faux barrage établi par des insurgés.

Deux attaques à la voiture piégée dans cette province et deux autres dans celle majoritairement chiite de Wassit ont fait au total trois morts et 15 blessés.

Dans Bagdad, une bombe placée en bord de route a explosé au passage d'une patrouille de miliciens anti-Qaïda des Sahwa, provoquant la mort de deux personnes, dont un combattant. Deux autres bombes ailleurs dans la capitale ont fait quatre morts.

À Mossoul (nord), des attaques armées ont tué quatre personnes.

Autorités et experts s'inquiètent de cette recrudescence des violences à l'approche des législatives prévues fin avril dans un pays où les violences n'ont pas connu de répit depuis l'invasion menée par les États-Unis en 2003.

La guerre en Syrie voisine, la paralysie de l'État irakien et la corruption endémique favorisent la flambée de violence qui a tué près de 600 personnes en novembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources médicales et officielles.

Mais les attentats se déroulent également sur fond de profond mécontentement de la minorité sunnite qui se dit marginalisée et stigmatisée par le gouvernement.

Le gouvernement du chiite Nouri al-Maliki mène depuis plusieurs mois des opérations militaires pour lutter contre l'insurrection, mais sans résultat tangible, le contraignant à demander de l'aide à l'étranger.