Dubaï a salué mercredi avec un grand feu d'artifice la décision de confier à la cité-émirat l'organisation de l'Exposition universelle de 2020, promettant d'en faire un évènement qui «étonnera le monde».

Dès l'annonce du résultat du vote, Burj Khalifa, la tour la plus haute du monde qui culmine à 828 mètres, s'est illuminée comme un arbre de Noël, sous les yeux de nombreux habitants de la ville cosmopolite qui jubilaient.

«Nous renouvelons notre promesse d'étonner le monde en 2020», a indiqué dans un communiqué le souverain de Dubaï, cheikh Mohammad Ben Rached Al-Maktoum.

«L'Exposition universelle à Dubaï en 2020 va apporter un nouveau souffle au Moyen-Orient dans son rôle de creuset pour les cultures et la créativité», a ajouté cheikh Mohammad, qui est également le vice-président de la fédération des Emirats arabes unis.

Dans un café situé dans un grand centre commercial de la ville, l'annonce du choix de Dubaï pour accueillir l'Exposition universelle a été salué par une clameur des clients de toutes nationalités, a rapporté un correspondant de l'AFP.

Dubaï a été désignée pour organiser l'Exposition universelle 2020 à l'issue de trois tours de scrutin, par les délégués du Bureau international des Expositions, réunis à Paris.

L'annonce a été accueillie par des cris et applaudissements de la délégation émiratie, emmenée par le ministre des Affaires étrangères des Emirats arabes unis, Cheikh Adallah Ben Zayed Al-Nahyane.

La cité-Etat des Emirats a recueilli 116 voix contre 47 à sa rivale russe d'Ekaterinbourg, et une abstention. Izmir (Turquie) avait été éliminée au 2e tour, et Sao Paulo (Brésil) dès le premier tour du vote organisé à bulletins secrets pour choisir la ville qui succèdera à Milan, organisatrice de l'Exposition 2015.

Pour l'emporter, Dubaï avait misé sur une image «différente» d'un monde arabe tolérant et ouvert, capable de faire pièce aux réticences liées à l'instabilité au Proche-Orient et aux atteintes aux droits de l'Homme dans plusieurs pays de la région.

Dubaï, ville cosmopolite et marchande

Avec son thème «Connecter les esprits, construire le futur», Dubaï veut présenter une image d'un monde arabe tolérant et ouvert, capable de faire pièce aux réticences liées à l'instabilité au Proche-Orient.

Membre de la fédération des Emirats arabes unis créée en 1971 et peu riche en pétrole, la ville a connu un développement phénoménal ces dernières décennies.

Démographiquement, la cité-émirat a vu sa population passer de quelque 15.000 habitants dans les années 1950, lorsqu'elle n'était qu'un petit port ensommeillé, à plus de deux millions actuellement.

Plus de 200 nationalités y cohabitent, les Emiratis ne dépassant pas les 10% de la population.

Dubaï s'est spécialisée dans le commerce et les services et est devenue un hub international pour le transport aérien, avec près de 58 millions de passagers en 2012.

La ville tente de se poser en modèle d'économie post-pétrolière, ses réserves d'or noir étant quasiment à sec, contrairement à Abou Dhabi, la capitale qui produit plus de 90% du pétrole des Emirats.

Elle a ainsi multiplié les projets touristiques, dont certains pharaoniques, comme la plus haute tour du monde, Burj Khalifa, qui culmine à 828 mètres, la piste de ski artificielle dans un centre commercial, ou l'île artificielle en forme de palmier.

L'émirat qui se présente comme un paradis fiscal est devenu un centre d'affaires et financier, abritant diverses zones franches, notamment pour la finance, l'internet et les médias. Sa réputation de ville libérale dans un environnement conservateur attire en outre les compagnies et expatriés cherchant à s'établir au Proche-Orient.

L'économie de Dubaï avait été durement secouée en 2009 par la crise financière qui a affecté son secteur immobilier. Mais elle s'est reprise, après avoir reçu le soutien d'Abou Dhabi, le plus riche membre de la fédération, et les capitaux arabes y affluent depuis deux ans en raison de l'instabilité régionale.

Dirigé par cheikh Mohammed ben Rached Al Maktoum, également vice-président et Premier ministre de la fédération, la ville, qui accueille aujourd'hui près de dix millions de visiteurs par an, affirme pouvoir attirer environ 25 millions de visiteurs, dont près de 70% de personnes de l'étranger, pour l'exposition 2020.

Située à la croisée des chemins entre l'Asie et l'Europe, elle s'est dotée d'un nouvel aéroport dont elle a l'ambition de faire le plus grand du monde, avec une capacité annuelle pouvant atteindre les 160 millions de passagers.

Son réseau de transport est l'un des plus modernes de la région, avec notamment un système de métro, le premier du genre dans les pays arabes du Golfe.