Les tensions entre les États-Unis et Israël ont éclaté au grand jour cette semaine, lors d'une visite au pays du secrétaire d'État américain, John Kerry, défaisant une certaine confiance qu'avait établie Barack Obama entre les deux États lors d'une visite médiatisée en début d'année.

Durant une entrevue télévisée sur des réseaux israélien et palestinien, M. Kerry a mis en doute le sérieux d'Israël sur la paix avec la Palestine. Quelques heures plus tard, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a répliqué, jurant qu'il ne ferait pas de concessions aux Palestiniens et qu'il «rejette fermement» l'entente imminente sur le nucléaire entre l'Iran et la communauté internationale.

Après avoir réussi, cet été, à se rasseoir à la même table de discussion pour la première fois en cinq ans, Israël et la Palestine n'ont fait que peu de progrès dans l'atteinte d'un accord de paix. Et bien que la Palestine ait laissé tomber une demande importante en signe d'ouverture, Israël continue d'annoncer la construction de colonie en Cisjordanie, semant la colère chez les Palestiniens, les Américains et même les Israéliens modérés.

M. Kerry a été d'une franchise étonnante, jeudi, à la télévision Channel 2 TV, en affirmant qu'Israël courait le risque de s'isoler de la communauté internationale et d'attiser la violence palestinienne si les négociations de paix échouaient.

Cela annonce non seulement l'incertitude de l'issue ces deux objectifs des États-Unis - l'entente nucléaire et les discussions de paix - mais possiblement le retour à une relation houleuse entre MM. Obama et Netanyahou.

Les médias d'information israéliens rapportent que ce dernier est «sous le choc» des possibles compromis accordés l'Iran sur les armes nucléaires et a juré de tout faire, incluant une frappe militaire, pour empêcher l'Iran de disposer d'une capacité nucléaire.

Un correspondant diplomatique, Chemi Salev, a prévenu qu'un «ouragan» diplomatique se préparait, et qu'il serait d'autant plus violent que les enjeux touchés sont historiquement sensibles pour Israël.

«Comment peut-on dire: »Nous planifions de construire dans un endroit qui sera éventuellement la Palestine«? Cela envoie le message que, peut-être, on n'est pas vraiment sérieux», a dit M. Kerry à la télévision.

M. Netanyahou a répliqué le lendemain matin, à la suite d'une rencontre avec M. Kerry. «Aucune pression ne me fera faire de compromis sur la sécurité élémentaire et les intérêts nationaux de l'État d'Israël», a-t-il dit, visiblement agité.