Le secrétaire d'État américain John Kerry a déclaré lundi qu'il appartenait à l'Arabie saoudite de décider quand il serait opportun d'accorder aux femmes le droit de conduire.

«Ce n'est un secret pour personne qu'aux États-Unis, nous nous prononçons pour l'égalité pour tous, sans considération de sexe, de race ou de toute autre qualification», a déclaré M. Kerry lors d'une conférence de presse à Riyad.

«Mais il appartient à l'Arabie saoudite de décider elle-même de ses propres structures sociales et autres choix, ainsi que de la date de mise en oeuvre», a-t-il ajouté.

La semaine dernière, les États-Unis avaient indiqué qu'ils soutenaient «les droits universels» des femmes à conduire en Arabie saoudite, après la manifestation du 26 octobre où plusieurs Saoudiennes avaient défié les autorités en prenant le volant.

«Nous soutenons l'entière inclusion des femmes dans la société saoudienne. Les gens à travers le monde partagent les mêmes droits universels à se rassembler et à s'exprimer pacifiquement», avait déclaré la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki.

«C'est pourquoi, certainement, nous soutiendrions leur souhait de vouloir conduire», avait déclaré Mme Psaki à propos de la manifestation saoudienne.

Mais pour M. Kerry, «cette question fait l'objet d'un sain débat en Arabie saoudite, mais je pense qu'il vaut mieux laisser ce débat aux Saoudiens qui y sont intéressés».

Au moins 16 Saoudiennes ont été interpellées par la police pendant la dernière manifestation. Elles ont dû s'acquitter d'une amende et s'engager par écrit avec leur tuteur (père, frère, mari ou tout autre membre masculin de leur famille) à respecter la réglementation en vigueur dans le royaume.

Une vidéo saoudienne ridiculisant l'interdiction faite aux femmes de conduire s'est répandue très largement dans le pays. On y voit un acteur chantant «no woman, no drive» (Aucune femme, aucune conductrice), une adaptation du tube de Bob Marley No Woman No Cry.