L'Autorité palestinienne a menacé jeudi de saisir la justice internationale en réponse à la décision d'Israël d'accélérer la colonisation à Jérusalem-Est.

«Le ministère des Affaires étrangères envisage sérieusement de se tourner immédiatement vers les cours et organisations internationales, et de déposer les plaintes adéquates afin de stopper la construction des colonies», a averti le chef de la diplomatie palestinienne Riyad al-Malki dans un communiqué.

Lors d'une réunion des dirigeants de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) jeudi soir à Ramallah, ceux-ci se sont engagés à réagir fermement aux nouvelles constructions israéliennes.

«La direction palestinienne prendra des mesures ces prochains jours pour répondre à l'offensive de colonisation», a indiqué le comité exécutif de l'OLP dans un communiqué publié à l'issue de la réunion dirigée par le président palestinien Mahmoud Abbas.

Un haut responsable palestinien a en revanche démenti des rumeurs selon lesquelles l'équipe de négociateurs palestiniens aurait démissionné en signe de protestation.

Jusqu'à présent, la direction palestinienne s'est abstenue temporairement de toute démarche unilatérale à l'ONU, notamment de saisir la justice internationale, pour donner une chance aux efforts de paix américains en cours.

Les Palestiniens ont suspendu toute demande d'adhésion à des instances judiciaires susceptibles de poursuivre Israël, telles que la CPI et la CIJ (Cour pénale internationale et Cour internationale de justice), comme le statut d'État observateur obtenu en novembre 2012 aux Nations unies leur en donnerait le droit.

Le ministre palestinien des Affaires étrangères a dénoncé «les plans approuvés par (le premier ministre israélien Benjamin) Nétanyahou pour bâtir dans les colonies et les tentatives de ce dernier de lier la colonisation à la question des prisonniers (palestiniens)».

M. Nétanyahou a décidé de construire 1.500 logements dans le quartier de colonisation de Ramat Shlomo à Jérusalem-Est annexée en contrepartie de la libération cette semaine par Israël de 26 prisonniers palestiniens dans le cadre des négociations de paix relancées sous l'égide des États-Unis.

Les responsables israéliens ont en outre affirmé qu'Israël allait «continuer dans les prochains mois à annoncer des constructions dans les blocs de colonies et à Jérusalem», assurant que «les Américains et les Palestiniens étaient au courant à l'avance de cet arrangement», ce qui a déclenché une vive polémique avec la direction palestinienne.

De leur côté, les dirigeants palestiniens ont catégoriquement nié avoir accepté la construction de nouveaux logements dans les colonies juives en échange de la libération de détenus palestiniens.

Le secrétaire d'État américain John Kerry doit se rendre prochainement en Israël et dans les Territoires palestiniens afin de tenter d'insuffler une nouvelle impulsion à la reprise des pourparlers israélo-palestiniens après la décision israélienne d'accélérer la colonisation.

M. Kerry, qui a imposé un black-out médiatique sur les pourparlers de paix auxquels il a ramené les deux parties fin juillet, a affirmé récemment que les négociations s'intensifiaient.

Mais un haut dirigeant de l'OLP a déclaré cette semaine que les pourparlers n'avaient «pas fait de progrès tangible», en déplorant que «l'actuelle position de négociation israélienne soit la pire depuis plus de 20 ans».