Au moins 18 personnes qui se rendaient à un mariage ont été tuées dimanche dans la province instable de Ghazni, dans le centre de l'Afghanistan, par l'explosion d'une bombe artisanale au passage de leur véhicule, ont indiqué des responsables locaux.

Le véhicule, un minibus, «passait sur la route lorsqu'une bombe a explosé», vers 16 h 30 locales (8 h à Montréal), a déclaré à l'AFP le gouverneur de la province, Mosa Khan Akbarzada. «Quatorze femmes, trois hommes et un enfant ont été tués», a-t-il précisé.

L'explosion, l'une des plus meurtrières survenues ces derniers mois en Afghanistan, a également blessé cinq femmes, qui ont été «immédiatement hospitalisées», a dit Asadullah Insafi, le chef adjoint de la police de Ghazni.

Le ministre de l'Intérieur Afghan Omar Daudzaï a «fermement condamné cette attaque brutale perpétrée par les ennemis de l'Afghanistan» et demandé à la police d'enquêter sur le drame, selon un communiqué de son ministère.

L'attentat n'avait pas été revendiqué dimanche en fin d'après-midi, mais les bombes artisanales font partie des armes de prédilection des talibans, qui mènent une violente insurrection en Afghanistan depuis leur éviction du pouvoir en 2001 par une coalition militaire menée par les États-Unis.

Au premier semestre 2013, les engins explosifs artisanaux ont fait 443 morts et 917 blessés en Afghanistan, soit un tiers de plus que sur la même période en 2012, selon un rapport de l'ONU, qui souligne que ces bombes sont la première cause de victimes civiles du conflit (35 %).

Faciles à fabriquer, particulièrement meurtrières, les bombes artisanales sont une menace permanente sur certaines routes d'Afghanistan, mais sont parfois aussi dissimulées dans des objets du quotidien, comme des téléphones portables ou des radios.

La persistance des violences en Afghanistan, malgré douze ans de guerre et la puissante machine militaire de l'OTAN, fait craindre une nouvelle guerre civile dans le pays alors que les 87 000 soldats de la coalition internationale doivent se retirer d'ici à la fin 2014.

Ce départ s'effectuera de surcroît dans un contexte politique sensible, une élection présidentielle étant prévue le 5 avril.

Le président afghan Hamid Karzaï se rendra la semaine prochaine à Londres pour rencontrer les premiers ministres britannique David Cameron et pakistanais Nawaz Sharif et tenter de trouver une solution pour relancer des pourparlers de paix avec la rébellion.