Un pasteur évangélique américain a raconté mercredi avoir passé un «très bon moment» lors d'une détention d'une trentaine d'heures à Téhéran pour avoir manifesté devant une prison et réclamé la libération de détenus d'opinion.

Arrêté lundi devant une prison de Téhéran, Eddie Romero a affirmé avoir été bien traité pendant sa détention et ses six heures d'interrogatoire avant d'être reconduit à l'ambassade suisse de Téhéran.

«Nous avons eu de bonnes et longues discussions», a confié le pasteur aux journalistes à l'aéroport de Los Angeles. «La première personne qui m'a interrogé parlait très bien anglais. Nous avons passé un très bon moment ensemble».

Le pasteur qui s'était posté devant la prison d'Evin à Téhéran, a réclamé la libération de cinq prisonniers, parmi lesquels un pasteur chrétien iranien et un avocat défenseur des droits de l'homme. Eddie Romero a eu le temps de diffuser en direct sur l'internet cinq minutes de la manifestation avant d'être arrêté et incarcéré pour être interrogé. Il voyageait avec un groupe touristique qu'il avait quitté trois jours avant.

«Je suis un peu débraillé là parce que j'ai passé quatre nuits dans les rues de Téhéran comme un clochard», a-t-il lâché. «C'est en tous cas l'apparence que j'avais lorsque je me suis présenté devant les portes de la prison pour manifester».

Interrogé sur les motivations de son geste, le pasteur originaire de la banlieue de Los Angeles a affirmé qu'il avait agi «au nom de la liberté que le Christ nous a donné» pour «mettre en garde ces gouvernements belligérants».

Lors de son interrogatoire qui a duré six heures, Romero a été présenté à un mollah. «C'était un grand type sévère... qui s'est mis à rire, car il n'arrivait pas à croire que j'avais fait cela. Ça a donné le ton au reste de la conversation».

«Ces types ont essayé de faire les gros durs, mais ils m'aimaient bien et j'ai très bien été traité. Ils ne m'ont jamais brutalisé», a rapporté le pasteur, affirmant que le nouveau président iranien Rohani «essaie d'instaurer un nouveau ton»: «Il y a de l'espoir».