Au moins 49 personnes ont été tuées en deux jours en Irak, ont annoncé mercredi des responsables médicaux et de la sécurité, tandis que le Premier ministre Nouri al-Maliki prévenait que le pays était confronté à «un génocide».

Les violences ont atteint ces derniers mois un niveau inédit depuis cinq ans et des insurgés, dont certains liés à Al-Qaïda, visent régulièrement les forces de sécurité et d'autres fonctionnaires dans le pays.

«Il est désormais clair (...) que l'Irak subit une guerre de génocide ciblant toutes ses composantes», a affirmé M. Maliki au cours de son allocution hebdomadaire.

Al-Qaïda est de nouveau en train de «détruire les maisons des citoyens et de les tuer, et de faire sauter les institutions gouvernementales», a-t-il ajouté.

Mais un front opposé à ces insurgés «commence à se former en Irak avec des membres de différentes composantes (...), des services de sécurité , des tribus et des Enfants de l'Irak», a-t-il souligné, faisant référence aux miliciens anti-Qaïda.

De nouvelles violences ont fait 28 morts mardi soir, dont 25 policiers dans la province d'Al-Anbar. En outre, 26 policiers ont été blessés dans ces attaques, selon les sources médicales et de la sécurité.

Quatre de ces attaques ont eu lieu dans les environs de Routba, à 110 kilomètres de la frontière syrienne.

Un kamikaze a fait exploser un camion-citerne chargé d'explosifs à un poste de contrôle de la police à l'est de la ville, un autre a fait de même avec un véhicule piégé à l'ouest de la ville, et des hommes équipés d'armes lourdes ont attaqué le commissariat de Routba.

A l'ouest de Routba, trois civils ont aussi péri quand un kamikaze a fait exploser un camion-citerne sur un pont.

Toujours dans la province d'Al-Anbar, des hommes armés ont tué trois policiers à un poste de contrôle à Ramadi vers 23H00 locales mardi, et quatre policiers sont morts dans une attaque similaire contre un autre poste de contrôle de la ville, selon un médecin et la police.

Dans le nord du pays, six personnes, dont deux policiers et un avocat, ont été tuées mercredi par des hommes armés à Mossoul, alors que cinq autres ont péri mardi dans et près de cette ville.

Dans la province de Kirkouk, deux membres des Sahwa, des milices combattant Al-Qaïda, ont été kidnappés puis abattus.

A Bagdad, une bombe dans la rue a fait au moins trois morts et 11 blessés mercredi dans le secteur de Ghazaliyah, et un autre engin explosif a fait quatre morts et au moins neuf blessés à Madaïn, au sud de la capitale.

Ces attaques portent à plus de 550 le bilan des morts dans les violences depuis début octobre et à plus de 5200 depuis le début de l'année, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources médicales et policières.