Un ressortissant belge d'origine iranienne, Ali Mansouri, arrêté en Israël pour espionnage, a été inculpé dimanche d'«assistance à l'ennemi en temps de guerre» et d'activités d'espionnage, a indiqué le ministère israélien de la Justice.

Ali Mansouri, 58 ans, avait été arrêté le 11 septembre à l'aéroport international Ben Gourion, près de Tel Aviv. Selon le Shin Bet, le service chargé du contre-espionnage, il a été trouvé en possession de photos de l'ambassade des États-Unis à Tel Aviv et d'autres sites en Israël.

Son arrestation avait été annoncée le 29 septembre, quelques heures avant la rencontre à la Maison-Blanche du président américain Barack Obama et du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou venu aux États-Unis pour tenter de contrer la «diplomatie du sourire» du nouveau président iranien Hassan Rohani.

Des responsables de la police ont ensuite admis publiquement que l'annonce de l'arrestation d'Ali Mansouri, sans même attendre son inculpation comme dans les autres affaires de ce genre, avait été décidée au «plus haut niveau» pour des considérations «diplomatiques».

Selon l'acte d'inculpation présentée au tribunal de district de Petah Tikva, près de Tel Aviv, Ali Mansouri, né en Iran, est détenteur d'un passeport belge.

Il a été recruté par les Gardiens de la Révolution iraniens en 2012 «en vue de mener des mission d'espionnage pour porter atteinte à la sécurité d'Israël», où il s'est rendu trois fois, précise l'acte d'inculpation.

Sa mission consistait à se présenter comme «un homme d'affaire venu créer une entreprise de production de verres spéciaux en Israël qui aurait ensuite servie d'infrastructure pour des activités d'espionnage auxquelles devait se livrer un autre ressortissant iranien censé arriver par la suite en Israël», ajoute le document.

Le suspect, arrivé en Israël le 6 septembre, avait effectué auparavant deux visites dans le pays, en juillet 2012 et en janvier 2013.

M. Mansouri avait obtenu la nationalité belge en 2006 après avoir épousé une femme originaire de ce pays, dont il a ensuite divorcé. Il a effectué de fréquents séjours en Iran pour ses activités professionnelles.

En échange de ses activités, il s'était vu promettre un million de dollars, selon le contre-espionnage israélien

L'Iran avait fustigé mardi dernier un «scénario répétitif» et «planifié» d'Israël pour «sortir de son isolement» à propos de cette affaire.

Israël considère l'Iran, accusé de vouloir se doter de l'arme atomique comme son ennemi numéro un. Téhéran dément s'être lancé dans un programme militaire nucléaire.