Le nouveau président iranien Hassan Rohani a salué le ton «positif et constructif» d'une lettre que lui a envoyée son homologue américain Barack Obama, dans un entretien à la télévision NBC diffusé mercredi.

«Après l'élection présidentielle dans la République islamique d'Iran, (...) le président Obama m'a écrit une lettre. Dans cette lettre, il me félicitait pour mon élection et a évoqué certains sujets l'intéressant», a indiqué M. Rohani dans cette première interview accordée à un média américain depuis qu'il a été investi début août. M. Obama avait confirmé dimanche dernier avoir échangé des lettres avec lui.

«J'ai répondu à cette lettre. Je l'ai remercié et j'ai exprimé le point de vue de la République islamique d'Iran sur les sujets que le président Obama a mentionnés dans sa lettre, et d'autres questions. De mon point de vue, le ton de la lettre était positif et constructif», a expliqué le dirigeant iranien.

«Il pourrait s'agir de petits pas subtils vers quelque chose d'important», a assuré M. Rohani, qui a pris la succession de Mahmoud Ahmadinejad et a adopté un ton en apparence plus conciliant que ce dernier, connu pour son style inflexible.

«Je pense que les dirigeants de tous les pays pourraient penser à leurs intérêts nationaux et ne devraient pas être soumis à l'influence de groupes de pression. J'espère être le témoin d'une telle ambiance à l'avenir», a ajouté le président iranien, selon les premiers extraits de cet entretien publiés sur le site internet de NBC.

D'autres extraits devaient être diffusés à l'antenne à 18 h 30.

Mardi, dans un entretien à la télévision américaine Telemundo, M. Obama avait déclaré qu'il comptait tester la disposition de M. Rohani à dialoguer sur le programme nucléaire de la République islamique, sujet de discorde majeur entre Téhéran et l'Occident.

«Il y a là une chance pour la diplomatie. J'espère que les Iraniens la saisiront», a dit le président américain qui, comme son homologue iranien, se trouvera la semaine prochaine à New York pour l'assemblée générale de l'ONU.

La Maison-Blanche a indiqué lundi dernier que M. Obama n'avait pas prévu «à l'heure actuelle» de s'entretenir avec M. Rohani. Mais elle n'a pas formellement exclu que les deux dirigeants se rencontrent fortuitement en marge de la réunion internationale.

Washington ne cesse d'agiter le spectre d'une action militaire en Iran si la diplomatie et les sanctions internationales ne dissuadent pas Téhéran de se doter de l'arme atomique. L'Iran dément que son programme nucléaire soit pensé à des fins militaires et M. Rohani a prévenu que son pays ne cèderait pas d'un «iota» sur ses droits nucléaires.