Le chef de la diplomatie iranienne a affirmé que l'Iran condamnait «le massacre des juifs par les nazis» durant la Seconde Guerre mondiale, prenant le contre-pied de l'ex-président Mahmoud Ahmadinejad qui avait mis en cause la réalité de l'Holocauste.

«Nous condamnons le massacre des juifs par les nazis et nous condamnons le massacre des Palestiniens par les sionistes», affirme le ministre Mohammad Javad Zarif sur sa page Facebook, où il a publié l'entretien qu'il a accordé au site d'information Tasnim.

Interrogé pour savoir s'il avait souhaité la bonne année aux juifs et avait eu un échange sur l'Holocauste sur son compte Twitter, il a répondu : «J'ai répondu à la question d'une personne qui s'est avérée être la fille de l'ex-présidente de la Chambre des représentants américains» Nancy Pelosi.

Sur son compte Twitter qui vient d'être activé, le ministre avait écrit Happy Rosh Hashanah. Nancy Pelosi lui a répondu : «Merci. Le Nouvel An serait encore plus doux si vous mettez un terme à la négation de l'Holocauste par l'Iran». M. Zarif répond : «L'Iran n'a jamais nié l'Holocauste. L'homme qui était perçu comme niant cela est maintenant parti. Bonne année».

L'ex-président Ahmadinejad avait mis en cause la réalité et l'ampleur de l'Holocauste ces dernières années et annoncé à de nombreuses reprises la disparition prochaine d'Israël, s'attirant les foudres de la communauté internationale.

Ces déclarations, mais aussi le programme nucléaire controversé de l'Iran, avaient contribué à l'isolement de l'Iran, qui est soumis à des sanctions économiques particulièrement dures de la part des pays occidentaux. De fait, les revenus pétroliers du pays ont chuté de moitié à cause des sanctions pétrolières, provoquant une chute de la valeur de la monnaie iranienne et une inflation de plus de 40 %.

M. Zarif vient d'être officiellement chargé par le président Hassan Rohani des négociations nucléaires avec les grandes puissances. Élu en juin dernier, le président Rohani semble déterminé à rompre avec la politique de son prédécesseur pour réconcilier l'Iran avec la communauté internationale et obtenir la levée des sanctions économiques.

«Nous souhaitons la bonne année à nos compatriotes chrétiens tous les ans. Nous avons aussi une minorité juive représentée au Parlement par un député», a affirmé encore M. Zarif.

«Nous n'avons rien contre les juifs et le judaïsme, mais nous ne permettons pas aux sionistes de présenter l'Iran comme antisémite et va-t-en-guerre dans leur propagande pour pouvoir continuer à réprimer le peuple palestinien (...) et faire oublier leur crime», a-t-il ajouté.

L'Iran ne reconnait pas l'existence d'Israël.