Un chef d'Al-Qaïda au Yémen, Qaïed al-Dhahab, a été tué vendredi dans un raid de drone dans la province de Bayda (centre), selon une source tribale et un responsable local.

Qaïed al-Dhahab et deux autres hommes ont péri dans le raid qui a pris pour cible tôt le matin la voiture à bord de laquelle ils circulaient à Manasseh, un village de Bayda, à 170 km au sud-est de Sanaa, a indiqué à l'AFP la source tribale.

Un responsable de l'administration locale a confirmé à l'AFP la mort de Qaïed al-Dhahab, un chef militaire d'Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (AQPA), qui avait servi auparavant en Irak.

«Il était le plus important chef militaire d'Al-Qaïda dans la province de Bayda» après la mort de son frère, Tarek, l'an dernier, a ajouté ce responsable qui a requis l'anoymat.

Tarek al-Dhahab, un dirigeant d'AQPA, avait, en janvier 2012, brièvement pris, à la tête d'un groupe d'insurgés, le contrôle de Radah, une localité de la province de Bayda, avant d'en être chassé sous la pression de tribus hostiles au réseau extrémiste, puis tué dans une attaque armée.

Tarek al-Dahab était le beau-frère de l'imam américano-yéménite Anwar al-Aulaqi, tué en septembre 2011 dans un raid américain.

Les al-Dhahab s'étaient repliés, avec leurs partisans, l'an dernier dans leur fief familial, Manasseh, près de Radah, théâtre par intermittence d'affrontements meurtriers avec l'armée et les forces de sécurité.

Qaïed al-Dhahab a été tué quelques heures après avoir célébré jeudi son mariage, ont indiqué des sources tribales.

«À l'annonce de sa mort, des combattants d'Al-Qaïda, considérant qu'une trêve avec les autorités avait été rompue, ont fait leur apparition» autour de certains villages et dans des zones montagneuses, a indiqué le responsable local, notant qu'un projet de trêve, discuté il y a quelques mois avec des dignitaires des al-Dhahab, avait favorisé une accalmie relative dans la province de Bayda.

Le raid de Manasseh marque la dixième attaque de drone au Yémen depuis le 28 juillet, faisant au total plus de 40 morts. Ces attaques auraient été menées par les États-Unis, les seuls à disposer de drones dans la région.

Les autorités yéménites n'ont jamais clairement démenti l'utilisation de ces appareils contre Al-Qaïda et ne cessent de réaffirmer qu'elles collaborent avec leurs alliés pour lutter contre le réseau extrémiste.

Le 21 août, les États-Unis avaient rouvert leur ambassade à Sanaa, fermée le 4 août à la suite d'une alerte aux attentats d'Al-Qaïda, qui avait conduit Washington et d'autres pays occidentaux à fermer brièvement leurs ambassades au Yémen et dans une vingtaine d'autres pays.

Al-Qaïda a profité de l'affaiblissement du pouvoir central, à la faveur de l'insurrection populaire contre l'ancien président Ali Abdallah Saleh en 2011, pour renforcer son emprise notamment dans l'est et le sud du Yémen.