Au moins 13 personnes, dont sept enfants, ont été tuées vendredi par l'explosion de deux bombes à Touz Khourmatou, dans le nord de l'Irak, selon la police et le maire de la ville.

Les attentats ont eu lieu sur une route à l'entrée de la ville, la deuxième bombe explosant au moment où des habitants arrivaient sur le lieu de la première explosion, selon le maire, Shalal Abdoul, et un colonel de police.

Les explosions, à l'heure où les enfants jouaient dans la rue, ont également fait 18 blessés, dont un bébé, parmi les habitants, majoritairement kurdes. Les deux parents du bébé ont été tués.

Cette ville, située à quelque 170 kilomètres au nord de Bagdad, est dans une zone revendiquée à la fois par la province autonome du Kurdistan et par le gouvernement fédéral.

Par ailleurs, quatre soldats, dont un capitaine, ont été tués vendredi à Mossoul, dans le nord du pays, dans deux incidents distincts impliquant des engins piégés, selon le lieutenant Mounaf al-Joubouri et une source médicale.

Un groupe lié à Al-Qaïda a revendiqué vendredi une vague d'attentats meurtriers commis mercredi dans la capitale irakienne, affirmant qu'il s'agissait de représailles après l'exécution par le gouvernement de condamnés à mort.

«La nouvelle vague d'attaques organisée par les lions sunnites de Bagdad et d'autres États islamiques constitue une réponse aux crimes» du gouvernement qui a procédé à l'exécution d'activistes islamistes, selon un communiqué de l'Etat islamique en Irak et au Levant diffusé sur internet.

Quelque 70 personnes sont mortes mercredi lorsque plus d'une douzaine de bombes, pour la plupart des voitures piégées, ont explosé dans la capitale et ses environs.

Le 19 août, le ministère de la Justice avait annoncé l'exécution de 17 personnes, dont 16 condamnés pour «activités terroristes».

Ces exécutions, par pendaison, portent à 67 le nombre de condamnés mis à mort depuis le début de l'année, selon un décompte établi par l'AFP sur la base de données fournies par les autorités.

«L'opération a eu lieu malgré la présence des forces de sécurité qui ont déployé des dizaines de milliers de leurs ânes et autres animaux (ndlr: policiers et soldats) à Bagdad et dans les environs, transformant la ville en véritable prison pour sa population», selon le communiqué.

«Ce qui s'est passé à Bagdad est un message de vengeance pour le sang de nos frères et si vous agissez de nouveau de la même sorte, nous ferons de même», a également averti le groupe.

L'ONU et plusieurs organisations des droits de l'Homme ont par le passé appelé les autorités irakiennes à suspendre la peine capitale.

Des analystes ont récemment fait valoir que d'autres exécutions d'activistes islamistes avaient déjà été suivies d'attentats.